Une œuvre en partage La collection voyage en régions

Découvrez Devenirs hybrides, l'exposition itinérante du Frac au sein du MuMo !

30 juillet 2024

Jusqu'au 28 septembre, le camion du Musée Mobile (MuMo) sillonne l'Ile-de-France, la Normandie et les Hauts-de-France afin de faire découvrir l'exposition Devenirs hybrides. Le Fonds a la joie de participer à cette aventure! Fondé par Ingrid Brochard, ce musée itinérant est imaginé par matali crasset. Labellisée Olympiade culturelle 2024, Devenirs hybrides est conçue par Rémi Enguehard et Marine Guerbois du Frac Île-de-France. Les œuvres présentées dans cette exposition sont issues du Frac Île-de-France, du Frac Grand Large - Hauts-de-France, du Frac Normandie et du Fonds d’art contemporain - Paris Collections.

Des élèves de Gennevilliers arrivent au MuMo pour visiter l'exposition [Devenirs hybrides]

Des élèves de Gennevilliers arrivent au MuMo pour visiter l'exposition Devenirs hybrides

© Martin Argyroglo

Propos de l'exposition

Dans leur quête de performance, les sportifs mêlent diverses technologies dans une démarche souvent biomimétique, aux lisières de l’hybridation entre nature et technologies. Les artistes prolongent ces imaginaires et sondent les frontières d’un être-humain désormais augmenté.

Le vivant d’abord ne serait-il pas une suite d’hybridations? Ce mystérieux élan vital est au cœur d’œuvres à l’esthétique tantôt scientifique, tantôt surréaliste, qui croisent les motifs entre faune et flore. L’individu se dissout dans un rapport plus ouvert au monde et au temps, dont les artistes s’inspirent pour créer des êtres aux corps mutants, des esprits millénaires et des personnages mythiques revisités.

La machine est un autre modèle d’hybridation qui transforme nos articulations en rouages, et nos vêtements en équipements techniques.

Enfin, les artistes envisagent une fusion totale proche de la science-fiction où l’être-humain doit trouver comment s’adapter, non sans peut-être perdre une part d’humanité.

Cette exposition fait partie du programme territorial intitulé « Vieilles coques & jeunes récifs » mis en œuvre par le Frac Île de France.

 

Rémi Enguehard

Chargé de coordination d’expositions et de projets

Frac Île de France

Vues d'expo!

Vue de l'exposition Devenirs hybrides au sein du MuMo © Martin Argyroglo
Vue de l'exposition Devenirs hybrides au sein du MuMo © Martin Argyroglo
Vue de l'exposition Devenirs Hybrides © Sami Benyoucef
Vue de l'exposition avec le livret de présentation des oeuvres, à garder avec soi! © Sami Benyoucef

Présentation des oeuvres

Cette exposition réunit 27 oeuvres de 18 artistes contemporains, issues des collections du Frac Île-de-France, du Frac Grand Large - Hauts-de-France, du Frac Normandie et du Fonds d’art contemporain - Paris Collections.

Deux œuvres du Frac Île-de-France introduisent l’exposition : Devenir (1975), de Fred Deux et une fleur aux formes humaines, Sans titre (1998) de Xiao Fan, peintre chinois exilé en France depuis 1983. Toutes deux montrent une forme végétale, sinon biologique, qui prend vie à la manière d’un personnage. Plus loin dans l’exposition, 6 dessins (1992-1993) de Christine Deknuydt nous emmènent vers des formes hybrides plus chimériques. Des êtres étranges apparaissent, des animaux nous interpellent : dans ces dessins les réactions chimiques des matériaux ont aussi fait émerger des formes vivantes où l’hybridation et l’aléatoire sont sources de création. Ce mélange créatif nourrit aussi l’art vidéo et la 3D comme dans Harmonie (2018) de Bertrand Dezoteux. Ce premier épisode raconte la rencontre d’un homme avec les êtres hybrides d’une nouvelle planète et pose les questions fondamentales d’une première rencontre avec autrui, pour rappeler qu’être humain n’est peut-être qu’une altérité parmi d’autres. Les deux céramiques Blueprints for next police I et II (2020) de Samir Mougas forment une paire de baskets augmentées aux connotations de super-héros. Enfin, dans SP 43 99, Interlocking Fingers n° 13 (1999), John Coplans croise ses doigts à la manière dont les rouages d’une machine s’imbriquent. Son travail d’autoportrait scrute son corps vieillissant, et évoque ainsi l’obsolescence fondamentale de toute machine en écho à la décrépitude du corps humain.

Les deux œuvres du Frac Grand Large – Hauts-de-France complètent l’exposition avec deux contrepoints où le sentiment d’étrangeté nous envahit. Chez Richard Kalvar, c’est la force de l’instantané de Warsop Vale, Nottinghamshire (1971-1981) qui fait basculer une scène anodine de jeu en pleine campagne anglaise dans une scène où deux créatures apparaissent d’un ailleurs hors-champ. Le documentaire est subverti par l’apparition soudaine du bizarre. Le Greffon II (2000) de Jean-Luc Verna est peut-être la seule œuvre de l’exposition qui convoque frontalement l’imaginaire d’une hybridation plus charnelle, du moins chirurgicale. L’élégance gothique du dessin et de la posture honore un corps avec de nouveaux idéaux, fondamentalement libre d’exister.

Ces hybridations chimériques entre nature et technologie traversent les nombreux prêts du Frac Normandie. Dans ses Self-portrait (1975 et 1992), le photographe finlandais Arno Rafael Minkkinen fait corps avec une branche dans une étendue d’eau ou se recroqueville comme un rocher. La tête toujours cachée, l’individu disparaît derrière l’imitation libre de formes naturelles. Sans titre (animal-végétal II) de Javier Pérez fait écho à l’œuvre de Fred Deux et prolonge l’imaginaire cellulaire de l’exposition, car l’hybridation semble aussi au cœur du vivant et de son développement. Ces personnages hybrides peuplent aussi les mythes : les œuvres de Katy Schimert ou Javier Pérez ne manquent pas d’y faire directement écho à travers les personnages de Marsyas ou d’Œdipe mais inventent aussi peut-être des nouveaux héros contemporains comme dans Protésis, incarnant le feu de la machine et de l’imaginaire industriel. Regard sur le temps de Christian Pasturel convoque aussi une hybridation entre les temporalités en regard direct avec le mythe de l’Atlantide, où une société passée et disparue, pourtant plus avancée que la nôtre, incarne à la fois notre passé et notre futur. La technologie irrigue aussi Hybrids XIV de Pérez dont la forme en colonne vertébrale évoque tout autant un élément de mécanique, ou bien dans le bronze de Sophie Dubosc où l’on reconnaît l’articulation du bras. Cette dernière œuvre offre un contrepoint comique et réflexif par son titre, Bras cassé (2011), tiré de l’expression péjorative désignant un bon à rien, mais la technique du bronze doré vient ici lui redonner toute légitimité. Enfin, le Corset de respiration de Karine Bonneval pointe directement du doigt l’enjeu d’adaptation de notre corps au monde en transition qui l’entoure et nous invite de prime à abord à nous penser comme des hybrides, des êtres en transition.

Aux côtés de ses oeuvres de ces 3 Frac, 3 oeuvres du Fonds d'art contemporain œuvre du FAC – Paris Collections se mêlent à cette accrochage. Des Inconnus (2020) d’Odonchimeg Davadorj prend place au début de l'exposition. Bien que blessés car sans têtes, ces êtres représentent le vivant à la fois en tant qu'entité à part entière, qu' humanité indivisible et interdépendant. Ce dessin mêle mythes et traditions chamanique en confrontation avec le quotidien occidental. Ce lien aux rites et pratiques ancètrales est présent dans la vidéo The Ferryman de Gilles Delmas. Il nous invite à suivre le parcours initiaque d’un être anthropomorphe mi-homme, mi-cerf du Japon à l’écosse en passant par Bali. Le Fonds illustre également l'hybridration par la technologie. Avec UVR 0054, Bernard Lallemand offre la vision d'un corps futuriste ne faisant qu'un avec la machine. Il s’inspire des prothèses bioniques et use d'emprunts à l'appareillage médical pour fabriquer de manière artisanale un objet de science-fiction. L'humain, ainsi représente en cyborg, conduit une réflexion sur le corps et son instrumentalisation. Il ouvre des perspectives d'avenir et questionne notre rapport au transhumanisme, mouvement qui prône l'usage des technologies pour améliorer les capacites physiques et mentales des humains.

Rémi Enguehard

Zoom sur les oeuvres devenirs hybrides

Sans titre, Christine Deknuydt (1967 - 2000), 1993, Desin, cyanure, acide, acétone, soude, sulfate de fer, vernis, graphite et encre bleue su papier, 14 x 10,2 cm, Collection FRAC Île-de-France (IDF) © Sami Benyoucef
Samir Mougas, Blueprints for next police II, 2020, Grès, engobes, émail de haute température, 19x15,5x38cm, FRAC IDF © Sami Benyoucef
La médiatrice Léonie RAUCH présente l'exposition Devenirs Hybrides aux publics de Gennevilliers, avec vue de la photographie de Bernard Lallemand UVR 0054 © Sami Benyoucef
Vue de l'exposition avec les oeuvres : Fred Deux (1924 - 2015) Devenir, de l'ensemble Parade interne, 1975, eau-forte sur papier, 40,9 x 29 cm, Collection Frac IDF; Odonchimeg Davaadorj, Des Inconnus, 2016, Encre sur papier, collages et fil rouges, 64,9 x 49,8 cm, Collection Fonds, Xian Fan, Sans titre, de la série la Botanique - mouvement cent fleurs, 1998, Huile sur toile, 40,5 x 40,2,4,2 cm, Collection FRAC IDF © Sami Benyoucef
Vue de l'exposition avec les oeuvres : Richard Kalvar, Warsop Vale, Nottinghamshire (1971-1981), Photographie noir et blanc, 19 x 28 cm, Collection FRAC Grand Large-Hauts-de-France; Arno Rafael Minkkinen, Self-portrait, 1975, Tirage de 1994, Photographie noir et blanc, 25,5 x 29 cm, et Self-portrait, 1992, Tirage de 1995, Photographie noir et blanc, 26 x 34 cm, Collection Frac Normandie; Christine Deknuydt, Lisboa, Sans titre, Les animaux cosmiques, Issu de () issu des vaches, 1991 à 1993, Aquerelles ou dessins, 14,8 x 10,5 cm, 22,5 x 19,8 cm, 14 x 10,2 cm, 21 x 14,8 cm, Collection FRAC IDF © Martin Argyroglo
Collection Frac Normandie : Katy Schimert,Untiled, de la série Oedipus Rex,1997, Aquarelle, encre, pâte à modeler et aluminium sur papier, 43,2 x 27,9 cm; Javier Pérez, Hybrids XIV,Hybrids VII etProtésis , 2005, technique mixte ur papier, 43 x 31 cm;Chrsitian Pasturel Regard sur le temps, novembre 1987, Aquarelle et encre sur papier, 65 x 50 cm, 100 x 70 cm; Collections Frac Grand Large-Hauts-de-France: Jean-Luc Verna, Le Greffon II, 2000, transfert sur papier rehaussé de crayons et de fards,31,5 x 26 cm, © Martin Argyroglo

Des ateliers pour imaginer des êtres hybrides !

Les duos de médiatrices : Megan Guimet & Léonie Rauch ou Audrey Jeamart & Selma Dendani vous accueillent au sein du MuMo !

Elles reçoivent tous les jours ou presque, les visiteurs de tous âges : enfants des centres de loisirs, d'instituts - médico - éducatifs, d'écoles, mais aussi des résident.e.s d'EHPAD...

Après la présentation de l'exposition, des différents ateliers sont proposés, adaptés à chaque groupe. Pour les séniors, ils et elles peuvent participer soit à des ateliers d'écriture, soit de dessin de modèles vivants, ou encore pratique plastique pour créer des forme hybrides.

Les plus jeunes prennent part eux à des ateliers plastiques, dont voici quelques exemples :

  • Après avoir pris en photo à l'aide d'un polaroïd une partie de leur corps, les participant.e.s collent la photo sur une feuille noire. A l'aide de gros feutres, ils et elles imaginent la suite du corps.

  • A partir d'impressions papiers de visuels d'animaux, les enfants découpent une partie de l'animal de leur choix et complètent ce morceau de corps afin de créer une nouvelle créature hybride.

  • A l'image du cadavre exquis ou du dessin collectif, les enfants dessinent soit la tête, soit le haut ou le bas du corps d'un être imaginaire (végétal, technologique, sportif, animal ou humain...) et se passent la feuille de dessin pour compléter avec l'une des trois parties.

  • Livre des êtres hybrides : toujours sur le même principe que les ateliers précédent afin de créer un bestiaire d'êtres hybrides.

Ces créations sont ensuite accrochées sur le camion à l'extérieur, là où se déroulent les ateliers. Ainsi, lors des portes ouvertes, visiteurs.euses et familles peuvent admirer ces dessins ! L’exposition du MuMo s'adressent à tous et les plus jeunes prennent un grand plaisir à expliquer l'exposition à leurs parents.

En pleine création

L'espace atelier à l'extérieur du camion à Evreux (27) © Léonie Rauch © Léonie Rauch
Atelier dessins pour des résident.e.s d'EPHAD © Léonie Rauch
Créations de visages © Léonie Rauch

Itinéraire du MuMo!

En juillet :

Du 22 au 26 juillet 2024 : Evreux (27)

Place du Pouget du 22 au 23 juillet puis rue du Rugby du 24 au 26 juillet

Portes ouvertes le mardi 23 (18h00-20h00) et le vendredi 26 juillet (16h00-18h00)

Du 29 juillet au 2 août 2024 : Val-de-Reuil (27)

Jardin sportif

Portes ouvertes les mercredi 31 juillet et vendredi 2 août de 19h00 à 21h00. 

En août :

Du 4 au 5 août: Caudry (59)

Place des Mantilles - Musée de la dentelle.

Portes ouvertes le dimanche 4 (10h00-12h00 et 14h00-18h00) et lundi 5 août (17h00-19h00)

Du 7 au 8 août 2024 : Villers-Cotterêts (02)

Communauté de Communes Retz-en-Vallois

Derrière l'école maternelle Jean Zay

Portes ouvertes le mercredi 7 (10h00-12h00 et 14h00-18h30), le jeudi 8 (10h00-12h00),

et le vendredi 9 août (16h00-18h30)

Du 12 au 14 août 2024 : Boulogne-sur-Mer (62)

Communauté de Communes du Boulonnais

Parking du Palais des sports de Damrémont

Portes ouvertes le lundi 12 (15h00-18h00) et mercredi 14 août (15h00-18h00)

Du 15 au 16 août: Isques (62)

Communauté de Communes du Boulonnais

Cours de l'école Abel Lombard

Portes ouvertes le jeudi 15 (15h00-18h00) et le vendredi 16 août (15h00-18h00)

Du 19 au 20 août 2024 : Creil (60)

Place François Mitterrand

Portes ouvertes le lundi 19 (17h00-18h30) et le mardi 20 août (16h00-18h00)

Du 21 au 23 août 2024: Noyon (60)

Place Aristide Briand

Portes ouvertes le mercredi 21 (14h00-18h00), le jeudi 22 (10h00-12h00) et le vendredi 23 août (14h00-18h00)

Du 30 au 31 août 2024: Soissons (02)

Enceinte de l'ancienne abbaye Saint-Jean des Vignes, 11 rue Saint-Jean

Portes ouvertes le samedi 31 août de 15h à 22h00. 


En septembre :

Du 9 au 11 septembre 2024: Chanteloup-en-Brie (77)

devant la Halle des rencontres

Portes ouvertes à venir

Du 12 au 13 septembre 2024: Combs-la-Ville (77)

Emplacement à venir

Portes ouvertes le jeudi 12 (16h00-17h00) et le vendredi 13 septembre (16h00-17h30)

Du 16 au 21 septembre 2024 : Broglie (27)

Communauté de Communes Bernay Terre de

Emplacement à venir

Portes ouvertes le mercredi 18 septembre (16h30-18h00)

Du 23 au 28 septembre 2024 : Étrépagny (27)

Communauté de Communes du Vexin Normand

Enceinte de la Communauté de Communes

Portes ouvertes le mercredi 25 (16h00-18h00) et le samedi 28 septembre (16h00-18h00)

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