Rencontres Inattendues
04 octobre 2021Une exposition dans tout Paris sous la forme de parcours thématiques, du 4 octobre au 15 décembre 2021.
"Rencontres Inattendues", affiche de l'exposition
© Joséphine Brueder/Ville de Paris © Adagp, Paris
Que la découverte avec une oeuvre soit inattendue ou non, le désir qui est à l’origine de ce projet est celui de provoquer la rencontre, entre des œuvres issues de la collection du Fonds d’art contemporain - Paris Collections, et le grand public, Parisiennes et Parisiens, qui ne connaissent pas encore ce patrimoine commun.Le pari est celui de présenter dans tout Paris, dans une quarantaine de lieux fréquentés au quotidien par leurs usagers, des oeuvres contemporaines de la collection du Fonds d’art contemporain, de tous médiums confondus (peinture, sculpture, photographie, arts graphiques, vidéo, installation). Bibliothèques, cours d’écoles, établissements sportifs ou d’enseignements supérieurs, centres d’animation, musées, mairies d’arrondissement, tous nos partenaires ont joué le jeu d'accueillir au sein de leurs espaces une ou plusieurs œuvres de la collection du Fonds d’art contemporain, le temps de l’exposition. Douze œuvres seront présentées en avant-première à l’occasion de Nuit Blanche, le 2 octobre 2021.
Cinq parcours thématiques offrent ainsi la possibilité de découvrir librement et gratuitement une sélection d’œuvres, en bas de chez soi, dans le quartier où l’on a ses habitudes, ou à l’autre bout de Paris. Cette expérience artistique est fondée sur la confrontation inattendue à la présence de l'œuvre, insolite, qui permet de porter un autre regard sur son quotidien, de redécouvrir sa ville et son quartier, de profiter de quelques minutes de plaisir, de surprise et d’étonnement à partager !
Les artistes
Pierre Ardouvin, Pierre-Olivier Arnaud, Sabrina Belouaar, Julie Béna, Berdaguer & Péjus, Pierre Bismuth, Katinka Bock, Brognon & Rollin, Corentin Canesson, Nina Childress, Boris Chouvellon, Mathis Collins, Jean-Alain Corre, Cãlin Dan, Gilles Delmas, Hélène Delprat, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Florence Doléac, Kenny Dunkan, Latifa Echakhch, Mimosa Echard, Richard Fauguet, Daniel Firman, Michel François, Yona Friedmann, Thibault de Gialluly, David Horvitz, Véronique Joumard, Evangelia Kranioti, Lang & Baumann, Ludivine Large-Bessette & Mathieu Calmelet, Konrad Loder, Ariane Loze, Mélanie Manchot, Didier Marcel, Isa Melsheimer, Anita Molinero, Nicolas Momein, Vincent Olinet, Bruno Peinado, Gueorgui Pinkhassov, Bernard Rancillac, Antonio Recalcati, François Ribes, Ugo Rondinone, Georges Rousse, Nancy Rubins, Elsa Sahal, Yvan Salomone, Cheri Samba, Melika Shafahi, Anna Solal, Florian Sumi, Benjamin Swaim, Johan Tahon, Bert Theis, Céline Vaché-Olivieri, Joana Vasconcelos, Noémie Vulpian, Lois Weinberger, Ya-Hui Wang
L'exposition en chiffres
Parcours 1 : Paris est une fête
La ville est synonyme de joie, de merveilleux, de féerie, de renouveau, de cohésion sociale, de célébration, de surprise. Ce premier parcours fait la part belle aux sens. Les couleurs sont chatoyantes, les formes s’imposent de façon exubérante, la matière se déploie dans des formes inattendues et se joue des apparences. L’art donne une illusion de réalité, avec Pop Corn Sucré Salé Sucré de Vincent Olinet, qui fait saliver, que l’on a envie de toucher pour en éprouver la texture !
Au musée de la Libération - Leclerc Jean Moulin, l'oeuvre Dance (All Night Paris) de l’artiste Mélanie Manchot nous entraîne sur une piste de danse improvisée dans une cours de lycée, donnant à la fin du parcours muséal, dédié à la Libération de Paris, des airs de bals populaires. Si l’installation de Véronique Joumard est relativement discrète en plein jour, c’est la nuit qu’elle se révèle et que les Éclats verts, jaunes, rouges, de ses 60 lampes transfigurent les tranquilles pelouses de l'École Estienne. Résille, textiles, bijoux, chaînes et cadres métalliques composent l'oeuvre surprenante de Julie Béna, qui évoque, dans le hall d’accueil de la MPAA, la Canopée, une vitrine de magasin ou encore l’univers de la nuit, le rideau et les accessoires d’un cabaret.
Artistes dans ce parcours : Pierre Ardouvin, Julie Béna, Mathis Collins, Véronique Joumard, Lang & Baumann, Konrad Loder, Mélanie Manchot, Nicolas Momein, Vincent Olinet, Antonio Recalcati, Ugo Rondinone, Joana Vasconcelos
Parcours 2 : Expérience(s) architecturale(s)
Un focus sur l’architecture, montre la ville comme lieu d’expérience individuelle mais aussi collective, du vivre ensemble. Ce parcours nous invite à nous interroger sur notre façon de vivre, d’habiter la ville, en se penchant sur les enveloppes architecturales qui nous protègent et qui nous isolent aussi les uns des autres.
Portrait en creux de la Ville et de ses habitants, Expérience(s) architecturale(s) offre différentes pistes d’exploration : les formes et les matériaux de l’architecture moderniste à l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris : Isa Melsheimer et sa maquette en béton auxquelles se mêlent des éléments végétaux, mais aussi le caractère mystérieux et fantastique du mobilier urbain le plus courant : une porte, infinie, Passages, chez Florence Doléac ou une poubelle issue de l’espace public, entraînée au coeur d’un récit fantasque, loufoque, chez Jean-Alain Corre. Desert on board, photographie d’Evangelia Kranioti est à découvrir à la Cité Internationale des Arts. Mystérieuse et suggestive, l'oeuvre nous plonge dans un espace que l’on imagine sous-terrain, vaste, indéfinissable, au coeur des entrailles de la Terre, sous la mer, sur une autre planète ?
Artistes dans ce parcours : Berdaguer & Péjus, Katinka Bock, Jean-Alain Corre, Florence Doléac, Yona Friedmann, Evangelia Kranioti, Isa Melsheimer, Anita Molinero, Georges Rousse, Nancy Rubins, Yvan Salomone
Parcours 3 : Identités singulières et solidarités au cœur de la ville
Ce parcours propose un focus sur les individus, la ville est alors le lieu de l’affirmation d’identités plurielles, métissées, de portraits singuliers, reflet de la diversité de la société, de pratiques et expressions de solidarités. La ville est le lieu par excellence de l’affirmation des revendications sociales, politiques, portées collectivement, c’est un terrain d’expression, de lutte, d’affirmation de soi, de ses convictions et/ou croyances personnelles et/ou collectives.
Dans sa vidéo Battle, Sabrina Belouaar met en lumière le combat commun de deux danseurs : ils se battent conjointement contre l’intolérance et la marginalisation en imposant leur histoire et leurs identités dans une société qui leur est hostile. À la mairie du 18e arrondissement, on peut découvrir les lignes de la main d’une femme sans-abri, rencontrée par les artistes Brognon Rollin, magnifiées dans une oeuvre à la fois conceptuelle, engagée, d’une forte puissance émotionnelle, Le Chemin d’Oum Hani. Melika Shafahi met elle-aussi au coeur de sa démarche la rencontre avec des inconnus, des adolescents usagers de l’espace urbain de la friche de la Belle de Mai, à Marseille, avec lesquels elle a noué une relation et qui ont accepté de poser dans une mise en scène proposée par l’artiste, qui met la personnalité de chaque adolescent en pleine lumière. Ces trois portraits, Salya, Kanelle, Ely, sont à voir sur les murs de la cour de l’école élémentaire Tourtille (20e arrondissement).
Artistes dans ce parcours : Sabrina Belouaar, Brognon & Rollin, Nina Childress, Boris Chouvellon, Kenny Dunkan, Hélène Delprat, Latifa Echakhch, Thibault de Gialluly, Ludivine Large-Bessette & Mathieu Calmelet, Ariane Loze, Bruno Peinado, Bernard Rancillac, François Ribes, Cheri Samba, Melika Shafahi
Parcours 4 : Ville fantasmée et réinventée
La ville comme lieu de potentialités d’expérimentation, d’invention, de transformation, d’exploration, de fantasme, de rêve, de destruction/ chaos, ville tentaculaire… Ce quatrième parcours est sans doute le plus ouvert dans sa définition car il laisse libre cours aux artistes pour explorer, réinventer, déstructurer, détruire et reconstruire la ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Loin de toute volonté de témoigner de la réalité, le fantasme, le rêve ou le cauchemar guident les projections des artistes.
David Horvitz ré-invente ainsi sa cartographie personnelle de la Ville de Paris, à travers un itinéraire nocturne dont témoigne l’installation présentée à l’Espace Paris Rendez-Vous de l’Hôtel de Ville. Dans la lignée des artistes chineurs d’objets du quotidien, Anna Solal utilise des fragments d’objets manufacturés trouvés dans la rue, morceaux de photographies, de semelles, éléments de téléphones portables, éponges ou ballons, des rebus sans valeur dont elle a le talent d’extraire la poésie, un côté et qu’elle juxtapose dans des sculptures aériennes, fantastiques, souvent figuratives, telle cette Marguerite, présentée à la mairie du 15e arrondissement. Quant à Benjamin Swaim dans son tableau Le parc Montsouris n°3, il a su tirer d’une scène à priori banale, ses enfants jouant dans le parc parisien, une peinture où semble poindre une menace diffuse, dans la stridence expressionniste des coloris utilisés et le caractère de désoeuvrement qui fige les personnages.
Artistes dans ce parcours : Pierre Bismuth, Corentin Canesson, Cãlin Dan, Daniel Dewar & Grégory Gicquel, Richard Fauguet, Michel François, David Horvitz, Bruno Peinado, Anna Solal, Gueorgui Pinkhassov, Elsa Sahal, Florian Sumi, Benjamin Swaim, Johan Tahon, Céline Vaché-Olivieri, Noémie Vulpian, Ya-Hui Wang
Parcours 5 : Immersion dans la nature
Faire corps avec la nature, se ressourcer, aller à contre-courant du modèle urbain, cultiver un autre mode de vie plus proche de la nature, reflet d’une tentation d’échappée, désir d’exotisme, de contemplation, de communication entre les univers humains, animaux et végétaux. Ce cinquième et dernier parcours propose un pas de côté dans le vert ou le bleu du ciel, à priori loin du béton et des perspectives urbaines parisiennes. Toutefois, qui peut aujourd’hui nier que l’intégration de la nature à la ville est au coeur de toutes les préoccupations environnementales, sociétales et politiques ? Aucun projet architectural ou urbain ne peut aujourd’hui voir le jour sans intégration d’une dimension éco-responsable et compatible avec le respect de l’environnement. L’écologie est sur toutes les lèvres. De fait, la relation entre l’humain et le végétal ou l’animal est un sujet terriblement contemporain, dont les artistes se saisissent largement, en écho à notre besoin de retrouver un cadre de vie en harmonie avec la nature.
Ce désir de fusion avec la nature peut prendre des formes multiples, allant jusqu’à l’itinéraire chamanique expérimenté par l’être hybride filmé par Gilles Delmas dans son film The Ferryman, visible à la fondation Krajcberg. Quant à Daniel Firman ou Didier Marcel, leurs démarches les mènent à concevoir des créations hybrides entre l’univers végétal et des formes issues de la civilisation urbaine : plante domestique faisant corps avec un guéridon chez Daniel Firman, visible à la mairie du 6e arrondissement, ou de réelles bottes de paille enfermées dans une capsule en plexiglass chez Didier Marcel, à voir à l’Académie du Climat. L’artifice s’insinue et métamorphose les éléments naturels. Mimosa Echard va encore plus loin dans cette direction en bricolant des objets hybrides composés de multiples composants mixtes : éléments électroniques, perles, paillettes, liquides indéterminés, éléments de carrosserie, textiles, matières organiques, coquillages, plumes… Species et Vaughan sont à découvrir au sein de la mairie du 9e arrondissement.
Artistes dans ce parcours : Pierre-Olivier Arnaud, Gilles Delmas, Mimosa Echard, Daniel Firman, Didier Marcel, Bert Theis, Lois Weinberger
Autour de l'exposition
Médiation in situ
Une médiation culturelle assurée ponctuellement sur plusieurs sites de l’exposition par des étudiants en Histoire de l’art, afin de faire le lien entre les oeuvres et les publics.
Parcours guidés
Plus d’une cinquantaine de parcours guidés, proposés sur le site Que Faire à Paris, permettent de découvrir plusieurs lieux/oeuvres d’un même quartier, accompagnés de médiateurs.trices.
Rencontres avec les artistes
Des artistes viennent à la rencontre des publics dans les lieux accueillant leurs oeuvres, pour présenter leur travail et expliquer leur processus de création artistique.
Performances
Des artistes proposent aux publics des expériences inédites et de nouvelles interprétations de leurs oeuvres à travers des performances in situ.
Mise en avant dans les bibliothèques de la Ville de Paris
Une valorisation de fonds sur la thématique de l’art contemporain sera effectuée dans les bibliothèques partenaires de l’exposition.
Conception et organisation
Comité d'honneur
Anne Hidalgo, Maire de Paris ; Carine Rolland, adjointe à la maire de Paris en charge de la culture et de la ville du quart d’heur
Organisation et production
Ville de Paris : Direction des Affaires culturelles, Service Développement et Valorisation ; Bureau des Arts visuels, Fonds d’art contemporain - Paris Collections ; Direction de l’Information et de la Communication, Département des expositions
Commissariat de l'exposition
Fonds d’art contemporain – Paris Collections : Julie Gandini, conservatrice, du patrimoine et Alexis Loisel-Montambaux, chargé de la valorisation des collections. Avec la contribution de l’équipe du Fonds d’art contemporain - Paris Collections
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