Des artistes à l’école et à l’hôpital
21 mars 2025Au mois de février, les artistes sont allé.es à la rencontre des enfants soit à l’école, soit à l’hôpital. Dans les salles de cours où normalement on apprend à lire, à écrire et compter, cette fois on a peint, dessiné, imaginé et expérimenté.

Les artistes Sammy Stein et Séverine Bascouert avec les élèves de l'école élémentaire des Trois Bornes (11e)
Jérôme Boutterin à la crèche Dunkerque (9e)
Le matin du 4 février, l’artiste Jérôme Boutterin a rencontré les parents des enfants et le personnel de la crèche Dunkerque. Entre un café et une chouquette, l’artiste échange avec les personnes présentes autour de son travail.
Sans titre, réf. 24, est composée d’une grille de mille couleurs, avec pour fond des traits tracés librement par le plasticien. En effet, Jérôme Boutterin a expliqué créer ses peintures en deux temps, combinant, d’abord, des éléments presque géométriques et cadrés comme une trame, et par la suite des traits réalisés de façon plus spontanée et instinctive. Il a également évoqué son amour pour les couleurs : « Plus il y en a, plus je suis content ».
Les auxiliaires de puériculture ont ensuite raconté l’atelier auquel les enfants ont participé à la suite de l’installation du tableau dans la crèche. Les tout.es petit.es se sont installé.es au sol devant l’œuvre, et iels l’ont regardé : certain.es y ont vu des animaux, un singe par exemple, d’autres y ont vu des formes géométriques, d’autres ont beaucoup aimé les couleurs. Avec des feutres correspondants aux couleurs du tableau, les enfants ont ensuite été invités à dessiner des traits sur des feuilles pour reproduire la peinture. Depuis, tous les dessins sont accrochés autour de l’œuvre.

Plus d'informations sur l’œuvre
Dossier pédagogique Sans titre Ref.24 de Jérôme Boutterin pdf (2,5Mo)L'atelier Peinture
La matinée s’est poursuivie avec l’atelier que Jérôme Boutterin avait préparé pour les enfants. Par groupe de quatre, les enfants sont entré.es dans la salle d’activités toute équipée : colle, peinture, feuilles de papier, pinceaux et cartons de couleur découpés sont mis à disposition.
Leurs tabliers enfilés, les enfants ont d’abord collé les bandes de papier coloré sur la feuille pour former des grilles. Ensuite, c’était le tour de la peinture ! Avec des pinceaux (mais les mains étaient également autorisées), les tout.es petit.es ont complété leurs œuvres. En peignant par-dessus les bandes collées, iels ont suivi le même processus de création que l'artiste. Certain.es ont travaillé à quatre mains, intervenant aussi sur les feuilles des autres. Une œuvre collective en somme !
Sammy Stein et Severine Bascouert à l’école élémentaire des Trois Bornes (11e)
Pour les élèves de l’école élémentaire des Trois Bornes, la semaine a commencé de façon différente : lundi 10 février, les artistes Sammy Stein et Séverine Bascouert sont venus leur rendre visite pour présenter leur travail artistique et mener ensemble un atelier plastique. Depuis novembre 2024, la sculpture en céramique de ces deux artistes intitulée Les Livres-Pierres est exposée au sein de cette école.
Diplômé.es de l'École des beaux-arts de Paris, Sammy Stein a pratiqué le dessin, puis s’est tourné vers la bande dessinée tandis que Séverine Bascouert s’est spécialisée dans la sérigraphie, tout en expérimentant les pratiques générales de l'imprimerie. L’idée des Livres-Pierres est né quand, devenus un duo, les artistes ont cherché un terrain d’expérimentation commun, quelque chose qui aurait pu les mettre à l’épreuve tout.es les deux. Même si la céramique était une nouveauté pour elleux, ce médium s’est bien prêté au dessin et à la technique de l’impression. Comme en BD ou en sérigraphie, la céramique se révélant après le temps de cuisson, il y a toujours un effet de surprise.
Les enfants posent plein de questions :
- Comment on imprime les livres ?
- Comment on accroche les pages ?
- Quels outils avez-vous utilisés ?
- Comment vous vous êtes inspiré ?
- Faut-il être bon à l’école pour être artiste ?
- Est-ce que vous êtes connu.es dans le monde ?
- Aimez-vous travailler ensemble ?
Le temps passe vite et c'est déjà l'heure de la récréation, mais une fois celle-ci terminée, les enfants commenceront à mettre les mains dans la pâte… littéralement !

Plus d'informations sur l’œuvre
Dossier pédagogique de Livres-Pierres de Stein & Bascouert pdf (1Mo)L'atelier modelage et dessin
Avant de commencer l’atelier, Sammy Stein et Severine Bascouert font encore une petite présentation. À l'aide du projecteur, les artistes montrent aux enfants des architectures très particulières : le Jardin des Tarots de Niki de Saint-Phalle, la maison de Luigi Lineri, un collectionneur de pierres, les sculptures de Valentine Schlegel et le Palais idéal du Facteur Cheval. À première vue, on pourrait croire qu'il s'agit de sculptures, mais en réalité, dans certaines, il est possible d'y habiter dedans.
C’est à partir de cette idée que les enfants, avec de l’argile, doivent inventer et modeler leur maison-sculpture.
Les élèves se lancent, et chacun.e imagine une forme dans laquelle iel voudrait habiter : un terrain de basket, une théière, un arbre, une couronne…mais le jeu n'est pas encore terminé ! En fait, il ne fait que commencer. Maintenant les enfants, avec un petit livret de feuilles blancs, doivent dessiner leur sculpture sous différents angles mais, en même temps, il faut aussi respecter les consignes données par les artistes :
- Dessiner la sculpture en 3 minutes
- Dessiner la sculpture en 30 secondes
- La dessiner avec un outil (bouchon/morceau plastique, rond en bois, tasse)
- La dessiner en 20 traits et en 25 secondes
- La dessiner en 10 traits et en 25 secondes
- Imaginer que la sculpture soit en coton
- Imaginer qu’elle soit un diamant
- Imaginer qu’elle soit faite de cheveux
- Imaginer sous la neige
- Imaginer sous la pluie
- Imaginer triste
- Imaginer joyeuse
- Imaginer angoissée
Sur une musique choisie par Sammy Stein et adaptée à chaque exercice, les enfants ont relevé les défis. Le temps étant court, il s'agissait de ne pas trop réfléchir aux dessins, mais plutôt de les simplifier, de suivre son instinct et de laisser place à la spontanéité. Enfin, tout.es les élèves ont choisi un titre pour leurs livrets, qui leur seront ensuite reliés et remis. L’après-midi a été si amusante !
Pour en savoir plus sur les artistes

Stéphanie Saadé à l’hôpital Necker (15e)
Si les artistes vont à la rencontre des élèves dans les salles de classe de leur école…il y a des salles de classe à l’hôpital aussi !
Le 4 février, l’artiste Stéphanie Saadé s’est rendue à l’hôpital pédiatrique Necker, pour raconter aux enfants son travail et son œuvre installée dans la salle de cours du service de néphrologie.
La sculpture, intitulée Aller à l'école, est constituée d'une paire de chaussures d'enfant appartenant à l'artiste et conservée par sa mère. En dessous des chaussures, sous l’une des semelles, l’artiste a fait incruster par un artisan un tracé de nacre qui prend la forme du chemin que l’artiste empruntait pour aller à l’école. Elle parcourait ce chemin pendant son enfance au Liban, avec ces mêmes chaussures.
Environ sept enfants sont présent.es, et iels sont accompagné.es par leurs professeur.es ainsi que des parents. Tout le monde écoute Stéphanie Saadé évoquer des souvenirs de son enfance : elle se rappelle l'époque où elle se rendait à l'école à pied, et dit se sentir encore liée à ce trajet, à la ville où elle habitait, à l'école qu’elle fréquentait, même si de nombreuses années ont passé et que sa vie a complètement changé.

Plus d'informations sur l’œuvre
Dossier pédagogique de Aller à l'école de Stéphanie Saadé pdf (1,2Mo)L'atelier dessin
À cette étape, l’artiste leur demande : “Y a-t-il un chemin que vous avez emprunté tous les jours, souvent, ou que vous continuez à effectuer, et auquel vous vous sentez attaché.es ? A vos crayons pour dessiner votre réponse !
Les enfants, dessinent leurs itinéraires : l’un.e reproduit le chemin maison-école, l’autre un voyage autour de l’Europe, un.e autre élève se lance dans un calligramme, qui à la fois illustre et raconte le chemin à travers les mots. La dernière enfant a expliqué son trajet de santé, passant d’un hôpital en Martinique, à un autre centre de soins, pour finir à l’hôpital Necker à Paris. Le partage de cette expérience difficile a beaucoup ému les adultes présent.es. Ce très beau moment a révélé l’importance pour un.e enfant, hospitalisé.e ou non, de pouvoir s'exprimer à travers l'art.
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