La collection en ligne s’agrandit : direction le studio photo !
11 avril 2023Le Fonds d’art contemporain œuvre à la diffusion de sa collection au plus grand nombre, tout en veillant à sa bonne conservation. L’un de ses enjeux, parfois méconnu pourtant essentiel, est la numérisation des œuvres de la collection. En mars dernier, plus de 50 œuvres sont photographiées en 4 jours. Reportage en images !
La photographe, Hélène Mauri, prête à photographier un bronze, Femmes et amours, de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875)
© domaine public
Une campagne de numérisation : c’est à dire ?
La campagne de numérisation a pour objectif d’étoffer et enrichir le catalogue d’œuvres visibles sur le site internet du Fonds, tout en documentant la collection – en parallèle de la publication de notices pour chaque œuvre. Photographier, numériser, indexer et publier une œuvre relèvent de la gestion scientifique.
En faisant appel à une photographe professionnelle qui réalise des prises de vues en très haute définition, le Fonds d’art contemporain offre, aux visiteurs de son site internet, la possibilité de scruter les œuvres comme si elles étaient sous leurs yeux ! C’est un moyen de rendre la collection aisément accessible à tous.
En plus de garantir sa pérennité, numériser la collection facilite également les échanges entre le Fonds et les chercheurs ou les professionnels de la culture. Cela favorise aussi les prêts d’œuvres auprès d’institutions patrimoniales. Ces dernières peuvent effectivement avoir besoin de visuels des œuvres pour imaginer un projet, une exposition ou encore un partenariat.
Avec ce reportage, nous vous proposons de mieux comprendre nos missions en suivant pas à pas les étapes qui aboutissent à l’alimentation de notre collection en ligne.
Le travail préparatoire
Le choix des œuvres à numériser
Le choix du corpus d’œuvres de la campagne de mars s’est porté sur les récents retours des dépôts administratifs. Conformément à sa mission historique, la collection dite « volante » du Fonds décore aussi les administrations parisiennes.
Pour ces œuvres, installées dans ces lieux depuis plusieurs années, le Fonds ne disposait pas de photographies de qualité. Leur prise de vue et leur conservation constituaient donc une priorité qui nécessitait leur retour en réserve. Elles étaient plus de 57 pour l’Hôtel de Ville !
Une planification anticipée mais soumise à des aléas ...
Le corpus d’œuvres définit par la gestion scientifique, pour cette campagne de mars 2023, comprend des acquisitions de 1872 jusqu’à 2013.
Le pôle gestion scientifique anticipe les éventuelles complications en programmant, en amont, les 4 journées de prises de vues selon les différentes typologies d’œuvres. Les caractéristiques telles que le poids, les dimensions ou l’installation technique des œuvres, nécessitent effectivement de mobiliser différents membres du Fonds. En fonction de cette planification, l’équipe de la régie organise les mouvements et la logistique entre les réserves et le studio photo.
Photographiées le matin, les sculptures nécessitent de nombreuses et délicates manipulations pour les installateurs de l’équipe. Les grands formats en deux dimensions sont photographiés, quant à eux, les deux derniers jours avec l’aide de la régie.
La sculpture Vague pour Palissy de Johan Creten est prévue dans la liste, seulement, son poids est mal renseigné dans la base de données. Bien trop lourde, il est impossible de la sortir de sa caisse ! Alors, afin d’assurer la sécurité de l’œuvre et celle de l’équipe, on remballe et on reprogramme sa numérisation ! Vite, vite, on échange la prise de vue de cette sculpture avec une autre. Heureusement que des œuvres de substitution avaient été désignées en amont en cas d’imprévus !
4 journées intensives de shooting
La photographe
Depuis maintenant 3 ans et dans le cadre d’un marché, le Fonds fait appel à l’expertise d’Hélène Mauri pour assurer ses campagnes de numérisation (prises de vues, traitement des images). Photographe d’œuvres d’art, diplômée de l’École nationale supérieure Louis-Lumière (93), Hélène Mauri a travaillé au musée des Arts et Métiers (3e) ainsi qu'au Centre Pompidou (4e).
Entre chaque prise, tout le monde s’active
52 œuvres en 4 jours : c’est très serré. Et très technique. Fusain, linogravure ou acrylique : ces techniques ne se photographient pas de la même façon.
Toutes les manipulations effectuées entre chaque prise s’avèrent être très chronophages. La photographe adapte son matériel selon les formats et les techniques. L’aménagement du studio se voit également constamment modifié en fonction des matériaux constitutifs des œuvres.
C’est une éternelle chasse aux brillances, reflets et ombres !
Un travail d’équipe
Pour mener à bien cette campagne de numérisation, le pôle gestion scientifique et la régie travaillent main dans la main. L’équipe de la régie va chercher les œuvres en réserves, s’occupe de les sortir des caisses, de les installer dans le studio photo puis de les remballer pour les replacer en réserves. Le pôle gestion scientifique coordonne les déplacements des œuvres et assiste la photographe.
La prochaine campagne de numérisation se déroulera en mai 2023.
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