L’écriture devient motif à la bibliothèque Germaine Tillion
16 avril 2022Dans le cadre de la Semaine de la langue française, de la Francophonie et du Printemps des poètes, la bibliothèque Germaine Tillion (16e) et le Fonds d’art contemporain- Paris Collections proposent un accrochage autour du thème de l’écriture. En mettant en regard deux artistes, Pierre Di Sciullo et Annette Messager, chez qui les mots occupent une place centrale, cette exposition vous invite à découvrir comment l’écriture devient motif.
Du mardi 8 mars au samedi 30 avril 2022, cette exposition a réuni six affiches sérigraphiées : Barbarie, Ri-Ons, Assez le litisme assez la magogie, Consonne – Voyelle, Procrastination Générale, Piercing Collectif – de Pierre Di Sciullo et 15 broderies d’Annette Messager.
Jeux de mots
Les six œuvres exposées appartiennent à une série de 12 affiches sérigraphiées intitulée N’importenawak, sur le thème du joyeux n’importe quoi. L’idée est venue à l’artiste après avoir vu un débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, au moment des élections présidentielles de 2007. Chacune des affiches est une invitation à redécouvrir l'ambivalence des mots, la duplicité des slogans et l'acte de lire à contretemps. C'est une ode à l'affiche urbaine comme espace de liberté.
L'écriture comme motif brodé
Ma collection de proverbes, créée en 1974 par Annette Messager et rééditée en 2012, consiste en un répertoire de proverbes sur les femmes, dont 15 exemplaires figurent dans cette édition (13 proverbes communs aux autres sets et 2 proverbes uniques). Annette Messager traite ironiquement ces sentences en broderie – artisanat associé principalement aux femmes et à l’univers domestique – en soulignant ainsi la violence misogyne de ces proverbes.
Pour mieux se familiariser avec les œuvres
Pierre Di Sciullo est venu à la bibliothèque Germaine Tillion rencontrer les lecteurs pour expliquer sa démarche artistique. Graphiste, typographe et dessinateur de lettres. Il crée en 1983 la revue Qui ? Résiste, sorte de manuel dans lequel il expérimente des procédés littéraires et graphiques à base de collage, citation et détournement. À travers la création de police, Pierre di Sciullo a cherché à retranscrire des sons à l’écrit. Il a notamment crée deux polices pour cela : le Quantange et l’Épelle-moi. Les lettres deviennent des dessins, des motifs à part entière, qui représentent un son.
Deux ateliers plastiques destinés au jeune public ont été animés par deux médiateurs du Fonds à la bibliothèque Germaine Tillion. Après la présentation du travail des artistes, les enfants ont pu exprimer leurs émotions dans leurs dessins et peintures, en se servant du langage graphique, des formes et des lettres, développés dans le travail de Pierre di Sciullo.
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