Des œuvres de la collection s'invitent dans l'espace public
18 décembre 2025Du 17 au 31 décembre, retrouvez quatre œuvres du Fonds d'art contemporain - Paris Collections partout dans les rues de la capitale !
Cette initiative offre aux passants une rencontre directe avec l’art, et souligne la volonté de rendre les œuvres accessibles à toutes et tous. Elle propose un dialogue entre création actuelle et paysage urbain, invitant chacun à porter un regard renouvelé sur son environnement.
Partez à la découverte des œuvres
Noémie Goudal, Untitled (Mountain II) de la série Untitled (Mountain II), 2021 :
Diplômée en 2010 du Royal College of Art, Noémie Goudal se passionne pour l’étude scientifique du climat et l’histoire du paysage. Elle mène des recherches anthropologiques, paléoclimatologiques et géologiques auprès de scientifiques. L’artiste cherche à donner à voir et ressentir, par la construction de grands décors photographiques qu’elle anime, altère et détruit, dont elle filme ou photographie les métamorphoses, la transformation perpétuelle du paysage et du climat, dans une optique où l’humain n’est plus le centre de l’univers. Pour cela, l’artiste place les spectateur·ice·s au sein de dispositifs spectaculaires dont les strates se révèlent peu à peu. Les grands décors de papier sont construits à la main, assemblés à renfort de pinces, scotchs, câbles et éclairés aux projecteurs. En cela, l’artiste se situe dans une démarche créative, expérimentale et clairement collaborative. Untitled (Mountain II) est une photographie de montagnes enneigées dont la verticalité est étrangement interrompue par une section de roche lisse. Il s’agit d’un montage en carton reprenant une coupe transversale de l’intérieur de la montagne, disposé in situ en plein massif des Pyrénées.
Hélène Hulak, Hypnotic Poison, 2021 :
Diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2018, Hélène Hulak se réapproprie des images de représentations féminines, provenant du cinéma ou de la publicité occidentale. Dans la lignée de générations d’artistes féministes, elle transforme des images issues du « male gaze » en un point de vue « female gaze », avec des visions joyeuses et expressives d’identités féminines, de sororités. Dans Hypnotic Poison, Hélène Hulak reprend une photographie de la campagne pour le parfum Dior éponyme dont l’égérie était Monica Bellucci en 1998. L’esthétique lisse et glacée de l’image initiale est subvertie par l’utilisation de tissus satinés vifs et l’expression agressive de la femme représentée. Le serpent utilisé dans la publicité pour créer une tension séductrice devient un animal totem protecteur. L’artiste dénonce le marketing de l’industrie du parfum spécialement basé sur des identités genrées et stéréotypées comme celle de la femme fatale.
Théo Mercier & Erwan Fichou, Je ne regrette rien (via Appia Antica, Rome) de la série Je ne regrette rien, 2013 :
Théo Mercier, artiste français né en 1984, mêle sculpture, installation et mise en scène pour explorer les récits culturels et les traces du passé. Le photographe Erwan Fichou construit quant à lui des images fondées sur la mise en scène et l’observation. Ensemble, ils réalisent une série consacrée aux ruines antiques méditerranéennes.
Je ne regrette rien (via Appia Antica, Rome) montre un fragment de la voie romaine transformé par des banderoles touristiques contemporaines, créant un contraste entre mémoire antique et culture de masse. Cette intervention met en lumière la manière dont nos sociétés réutilisent ou détournent les vestiges du passé. L’œuvre interroge ainsi le dialogue entre histoire, tourisme et imaginaire collectif.
Sigurdur Arni Sigurdsson, Sans titre, lapin, 1992 :
Sigurdur Arni Sigurdsson, artiste islandais né en 1963 à Akureyri, vit et travaille entre Reykjavik et Paris. Il est formé à l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris et expose depuis 1991 dans de nombreux musées et collections en Europe. Son travail explore la perception de l’espace, de la forme et du vide, souvent en jouant avec la lumière, l’ombre et les contours des objets. Dans Sans titre, lapin, une peinture sur fond vert, seules deux oreilles de lapin émergent d’un espace dépouillé, focalisant le regard sur la suggestion plutôt que sur une représentation complète. Cette œuvre illustre la manière dont Sigurdsson met en tension le figuratif et l’abstraction, laissant au spectateur le soin de compléter mentalement la scène. En privilégiant des compositions minimalistes, l’artiste interroge la manière dont l’œil humain construit le sens à partir de signes visuels réduits à l’essentiel.