Scènes de famille
26 novembre 2024La bibliothèque Saint-Eloi (12e) et le Fonds d’art contemporain – Paris Collections collaborent ensemble pour la deuxième fois du 14 janvier au 22 mars 2025. Dans le cadre Des nuits de la lecture 2025 dont le thème est « Les Patrimoines », l’équipe de la bibliothèque a souhaité travailler autour de la notion de transmission familiale et transgénérationnelle. À cette occasion, le Fonds d’art contemporain prête 6 œuvres à la bibliothèque, datant des années 1920 à aujourd’hui.
![Vue d’exposition avec les œuvres [Scène de famille] de Elisabeth Chaplin et [Jeune mère au Maroc] de Henriette Desportes](https://fondsartcontemporain.paris.fr/storage/image/14/23814_67cecf8a9e4df.jpg)
Vue d’exposition avec les œuvres Scène de famille de Elisabeth Chaplin et Jeune mère au Maroc de Henriette Desportes
Hélène Mauri
La famille : sujet artistique de 1920 à nos jours
Certaines artistes travaillent à partir du vécu de leur propre famille. Elisabeth Chaplin (1890 – 1982) se représente en train de travailler au côté de son neveu, de sa mère et de la gouvernante de la famille, conciliant dans une même œuvre sa vie professionnelle et familiale. Farah Khelil (née en 1980) utilise dans une composition mêlant collage et dessin, une encyclopédie de son grand-père sauvée de sa destruction imminente par des insectes.
Henriette Desportes (1877-1951) et le duo d’artistes Florisa (nés en 1965 et 1968) rendent hommage à la figure maternelle, sujet emblématique de l’histoire de l’art occidentale. Henriette Desportes, une des premières femmes à avoir obtenu une bourse artistique de voyage, représente une mère et son enfant rencontrés au Maroc. Le duo de photographes Florisa a réalisé un long travail photographique dans le quartier de la Goutte d’Or dans les années 90. La famille nombreuse de Niami Dabi remplit le format carré d’une des photographies de la série.
Pour finir, deux œuvres apparaissent plus énigmatiques : l’œuvre de Valérie Mréjen (1969) donne à voir la face de cartes postales envoyées à son père par un fils dans les années 20. Privé.e.s du dos des cartes, les regardeurs et regardeuses doivent reconstruire mentalement leurs échanges. La peinture de Roland Topor (1938 – 1997) laisse aussi planer un doute sur la nature des relations entre les personnages réunis autour d’une table, comme dans un repas de famille.
Vues de l'exposition


Plus d'informations sur les œuvres

Autour de l'exposition
Atelier collage
Le 29 janvier, un atelier intergénérationnel a rassemblé des adultes et des enfants autour de la technique du collage. A partir de magazines ou livres de la bibliothèque, destinés à être jetés, les participant.es ont créé une composition mêlant documents découpés et dessin, à la manière des artistes Farah Khelil et Valérie Mréjen.
Atelier d'écriture
Au cœur de l'exposition se trouve une œuvre de Valérie Mréjen, plasticienne et écrivaine. Deux exercices ont été proposés au groupe composé de 8 femmes. Dans le premier, les participantes ont écrit à partir d'un détail d'une des cartes postales de l’œuvre Mon cher fils. Le deuxième exercice était inspiré du livre Eau Sauvage, dans lequel Valérie Mréjen fait parler son père dans un monologue composé de petits fragments du quotidien. Chaque participante a ainsi fait parler un.e de ses proches.
Retour en images sur les ateliers


Visite matrimoine pour la Journée internationale des droits des femmes
Le 8 mars, le Fonds d'art contemporain a réalisé une visite en partenariat avec le service de la COARC (Conservation des œuvres d'art religieuses et civiles) autour du parcours d'artistes femmes de la première moitié du 20e siècle. À la bibliothèque Saint-Eloi, la quinzaine de participant.e.s ont découvert les artistes Henriette Desportes et Elisabeth Chaplin, aujourd'hui méconnus mais ayant eu une riche carrière de leurs vivants.
Elisabeth Chaplin a d'ailleurs peint des fresques dans l’Église du Saint-Esprit dans le 12e arrondissement. La visite s'est donc poursuivie dans cet édifice avec l'expertise de Louise Delbarre, conservatrice du patrimoine, et Sophie Picot-Bocquillon, responsable des ressources documentaires. Sur les 22 artistes ayant peint dans cette église inaugurée en 1935, 15 sont des femmes ce qui constitue un matrimoine important pour la Ville de Paris.


Les actualités en lien
La collection sur le territoire
Une œuvre pour tous
-
-