Une œuvre à l'école - 14e

Retour d'expérience de Sophie Leromain, médiatrice culturelle

12 juillet 2018

Entrer dans une école maternelle a toujours suscité en moi une importante nostalgie. Lieu qui peut paraître calme à l’heure de la sieste ou quand les élèves sont attentifs en classe, il reprend vie en un clin d’œil avec tous les dessins accrochés aux murs, les vêtements abandonnés dans la cour de récréation et surtout les voix s’élevant dans les couloirs dès la sonnerie de fin de journée.

Travaux d'élèves autour l’œuvre Red Head de James Brown

Travaux d'élèves autour l’œuvre Red Head de James Brown

Ville de Paris

La première fois que je suis arrivée à l’école maternelle Maurice Ripoche, c’était justement à ce moment-là, à la sortie des classes. J’ai tout de suite était surprise par l’importance de la pratique artistique des enfants que j’ai pu découvrir à travers de nombreuses productions exposées, explorant divers thèmes – Pierre et le Loup, l’autoportrait, les instruments de musique... J’ai alors directement vu qu’il serait aisé de mettre en place les ateliers avec les classes de moyenne et grande sections.

Avec les maîtresses des moyens-grands (MS/GS) et des grands (GS), nous avons élaboré des ateliers d’art manuel en partant de l’œuvre Red Head de l’artiste américain James Brown. En MS/GS, notre choix s’est porté sur la confection d’un masque afin que les enfants travaillent sur la description des visages. En GS, en lien avec un travail déjà amorcé sur les différentes émotions, nous avons convenu de détourner l’œuvre de James Brown selon quatre émotions choisies avec les enfants.

En MS, nous avons commencé par travailler en demi-groupe. Pendant que les uns dessinaient la forme générale du masque sur une assiette en carton et la découpaient, les autres réalisaient des guirlandes en papier crépon qui seraient ensuite collées sur le masque. La deuxième séance a consisté en la peinture des futurs masques. Les élèves étaient complètement libres de choisir les couleurs et la composition de leurs œuvres.

Une enfant de maternelle peint un masque Ville de Paris
Créations d'élèves suspendues en classe Ville de Paris

Ce que je croyais être un exercice simple s’est révélé un peu laborieux pour les plus petits d’entre eux qui n’arrivaient pas encore à manipuler correctement une paire de ciseaux. J’ai cependant été surprise par leur inventivité et leur imagination concernant la forme des masques (cœur, lune, soleil…) et la peinture choisie.

Lors de la séance suivante, ils avaient ramené des objets à coller sur leurs masques (bouchons en plastique et en liège, boutons…) et nous avions aussi prévu avec la maîtresse du matériel tels que des chenilles, du raphia, des gommettes… Cette séance et la dernière ont donc été consacrées à l’assemblage et au collage de tous les éléments du masque.

La dernière séance s’est achevée sur un moment de regroupement. J’ai demandé à l’une des élèves, qui avait fourni un travail remarquable tout au long des séances, de décrire son masque et d’en expliquer les étapes. Ce travail de restitution me paraissait important à amorcer afin que les enfants puissent à la fête de l’école expliquer leurs productions à leurs parents.

Dans la classe de grande section, nous avons commencé par faire des ateliers de recherche graphique. Les enfants ont testé plusieurs techniques (encre, pastels gras, feutres, peinture) sur différents papiers (papier crépon, papier machine, papier glacé…) afin de trouver un support adapté à chaque technique.

Une élève pendant l'atelier de peinture Ville de Paris

La séance suivante, nous avons sélectionné quatre émotions avec les élèves : la sérénité, la colère, la joie et la tristesse, et trouvé des couleurs pertinentes pour les représenter. Ils ont d’abord réalisé le fond à l’aide des techniques expérimentées la fois précédente et, lors de la troisième séance, nous avons réalisé des éléments du visage que nous avons ensuite assemblés sur le fond. Nous avons conclu l’atelier sur la confection de cartels, indiquant l’émotion représentée.

Travailler à l’école maternelle Maurice Ripoche a été une expérience vraiment particulière. Il est un peu difficile d’appréhender le travail avec des enfants aussi petits et surtout d’anticiper leurs aptitudes afin de ne pas proposer des activités trop complexes. Les enfants ont été la plupart du temps très volontaires et enthousiastes, ce qui va de pair avec une équipe pédagogique disponible et motivée. Enfin, il est important de souligner que l’œuvre de James Brown a aussi inspiré d’autres maîtresses. Les élèves de petite section ont notamment fourni un travail remarquable.

Portraits colorés inspirés du tableau de James Brown Ville de Paris
Collages et dessins Ville de Paris
Peintures à la gouache accrochées Ville de Paris
James Brown, "Read Head", 1987 Lithographie sur tissu encollé sur papier plié après tirage 80 x 61 cm - Acquisition en 1987 Ville de Paris © Adagp, Paris

Pour en savoir plus sur l’œuvre

Dossier pédagogique James Brown pdf (4,2Mo)

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