Une œuvre à l'école Rencontre d'artiste partie II

Les rencontres d’artistes se poursuivent pour Une œuvre à l’école

22 mai 2024

Ces dernières semaines, ce sont Armand Jalut, Duncan Wylie et Julien Beneyton qui se sont déplacés en écoles élémentaires et maternelles pour raconter leurs œuvres aux élèves. Entre ateliers plastiques et temps d’échanges, leurs venues ont marqué les esprits.

Présentation aux élèves de l'école élémentaire Pyrénées du tableau [Nouakchott, l’eau courante] (2011) de Julien Beneyton

Présentation aux élèves de l'école élémentaire Pyrénées du tableau Nouakchott, l’eau courante (2011) de Julien Beneyton

© Julien Beneyton 2024

Armand Jalut à l’école élémentaire Levassor (13e)

Installées dans le hall d’entrée de l’élémentaire Levassor, trois classes de CE2, CM1 et CP accueillent tour à tour Armand Jalut, venu exceptionnellement leur parler de son œuvre, CLASS AZ8021, exposée dans l’école. Entre figuration et abstraction, le tableau intrigue, et les élèves, perplexes, n’hésitent pas à faire remarquer à l’artiste :

« C’est une machine qui sert à faire des vêtements… Je pensais que c’était un canon ! » Elève de CE2

Armand Jalut acquiesce. C’est vrai que la machine à coudre industrielle qu’il a peint lui fait aussi un peu penser à « une maquette de vaisseau spatial avec tous ces boutons ». Il avoue d’ailleurs aux enfants qu’il aimait bien cet objet, car il lui évoquait quelque chose « entre un moteur et de la science-fiction ».

«  Elle est un peu bizarre ton œuvre  »

Élève de CE2, école Levassor
Un groupe d'élèves de CE2 sont assis parterre face à Armand Jalut. Ils ont le doigt levé pour poser une question à l'artiste
Les CE2 posent les questions à Armand Jalut

Très curieux.ses les élèves interrogent l’artiste : « Pourquoi il y a des chiffres sur la peinture ? Pourquoi le fond est bleu ? Est-ce que vous êtes célèbre ? Comment vous faites pour superposer toutes les couleurs de l’œuvre sans qu’elles ne se mélangent ? Qu’est-ce que vous faites quand vous ratez ? Pourquoi vous n’avez pas mis votre nom sur le tableau ? ».

Armand Jalut répond patiemment, souvent avec amusement, à cette déferlante de questions. Il leur explique ainsi les différentes étapes de son processus créatif, de la recherche d’images à la peinture, ses choix de couleurs et de composition et leur raconte comment il est devenu artiste.

Quelques images de la rencontre

Les élèves sont assis à leur place en classe. Il écoute Armand Jalut qui leur parle.
Temps d’échange en classe entre les CE2 et Armand Jalut
Dans une salle de classe, les élèves sont assis la main levée. Ils attendent que leur institutrice les désigne pour partager leurs impressions sur la rencontre avec Armand Jalut. L'artiste les regarde en souriant adossé au tableau noir.
Les CM1 choisissent un mot pour qualifier leur rencontre avec Armand Jalut
Les élèves de CP sont assis parterre au pied des escaliers dans l'entrée de leur école, là où est exposée l'oeuvre d'Armand Jalut. L'artiste se tient sur les premières marches de l'escalier et discute avec les enfants
Armand Jalut répond aux question des CP

À la fin de sa discussion avec les CM1, Armand Jalut les raccompagne en classe. Il les encourage alors à sortir dans Paris pour profiter de la richesse culturelle de la capitale et les invite à toujours faire preuve de curiosité, à découvrir, explorer et se nourrir du monde qui les entoure.

Riches de cet échange, les élèves sont convié.es par leur enseignante, Janet Gafsi, à sélectionner un mot pour résumer leur rencontre avec l’artiste. Que d’attention et de positivité !

« Génial – Joie – Magnifique – Machine à coudre – Peinture à l’huile – Anciens émoticônes – Inoubliable – C’était curieux – Maillot de bain – Incroyable – Accessible – Abstraction – XO – Émotion – Art contemporain – Cœur – 3 est inférieur à 3 – Joli – Beau – Être abouti – Très très grand plaisir – Inspiration – Curiosité – Célèbre M. Jalut »

Élèves de CM1, école Levassor

Duncan Wylie à l’école élémentaire Compans (11e)

Le 28 mars 2024, Duncan Wylie se rend à l’élémentaire Compans, où est actuellement exposé son tableau Slashers (Baobab). Durant cette après-midi, plusieurs classes se présentent pour échanger avec l’artiste. Ces rencontres sont des moments conviviaux où les élèves peuvent s’exprimer librement. Iels ont d’ailleurs préparé leurs questions en amont avec leur professeure d’arts plastiques, Anne-Lise Burgos : les enfants les tire au sort dans un chapeau !

L'artiste est vêtu de noir et se tient dos à nous. Il est face à son tableau installer sur un palier d'escalier. Il est en train de prendre l’œuvre en photo avec son téléphone.
Duncan Wylie découvre l’accrochage de son œuvre "Slasher (Baobab)" à l’école élémentaire Compans © Adagp, Paris

Au fil de leur discussion avec Duncan Wylie, les enfants découvrent son travail. Le peintre leur parle de son parcours et de ses voyages, du Zimbabwe à Paris en passant par Londres, où il a basé son atelier. Ensemble, artiste et élèves prennent le temps d’observer en détail la toile accrochée dans l’école. L’œuvre représente une personne en train de faire le poirier sur un skateboard et les enfants sont étonné.es par ce choix de sujet.

Iels questionnent donc : « Pourquoi un skateur ? Pourquoi Slasher (Baobab) comme titre ? ». Duncan Wylie leur explique : « J’aime bien dans mon travail assembler les opposés, un peu comme des fragments. Et surtout, ayant beaucoup voyagé dans le monde, j’aime bien utiliser des titres universels pour qu’ils puissent parler à toutes les personnes, et parfois même les intriguer ! ». Il poursuit en décrivant sa technique et leur raconte qu’il aime tout particulièrement jouer sur les effets de transparence en travaillant la peinture couche par couche afin de donner vie à la couleur.

Moments de partage avec les élèves

La rencontre se passe dans le préau. Les enfants sont assis sur des tapis parterre. L'artiste est debout face à eux et derrière lui est projeté un diaporama. La professeur d'art plastique tend un chapeau haut de forme à une élève. Il y a des papiers dans le chapeau et chacun renferme une question à destination de l'artiste.
Une élève tire une question du chapeau
Les élèves sont dans le préau assis parterre sur des tapis. Une petite fille se tient devant le groupe face à l'artiste. Elle est en train de lire une question écrite sur un petit bout de papier qu'elle tient entre ses mains. L'artiste la regarde et l'écoute attentivement. Derrière eux est projetée son œuvre, [Slashers (Baobab)].
Duncan Wylie répond à la question d’une élève

Après ce généreux temps d’échanges, Duncan Wylie découvre à son tour les travaux réalisés par certain.es élèves à partir de son œuvre. Reprenant et s’inspirant de sa manière, ceux-ci dévoilent des portraits de l’artiste décalés et ultra colorés. Ravi, le peintre prend quelques clichés de ces productions en souvenir de cette belle rencontre.

Découverte des travaux d'élèves

Duncan Wylie descend les escaliers de l'école. Nous le voyons de dos. Il tient son téléphone à la main et est en train de prendre des photos des portraits qu'ont réalisé les élèves de l'école. Il a été pris pour modèles et les œuvres sont exposées en un collage multicolore sur le mur du palier des escaliers.
Duncan Wylie découvre les travaux pastiques des élèves
La photo reprend un gros plan des portraits de Duncan Wylie réalisés par les élèves de l'école élémentaire. Tous ont tracé la figure de l'artiste à la peinture noire sur des fonds colorés (comportant souvent du bleu et du rouge)
Portraits de Duncan Wylie réalisés par les élèves de CM1 et CM2
Plusieurs portrait de Duncan Wylie, réalisé par les élèves de l'école, sont accrochés sur un mur. La figure de l'artiste est systématiquement tracée d'un trait noir sur un fond multicolore. Ils font tous la taille d'une feuille de papier A4. Duncan Wylie, entièrement vêtu de noir, admire ces œuvres. Il a le bras droit tendu son téléphone à la main après avoir pris quelques photos. Il pointe un détail sur l'un des dessins.
Duncan Wylie admire les travaux réalisés par les élèves de l’école à partir de son tableau

Julien Beneyton à l’école élémentaire Pyrénées (20e)

Habitué d’Une œuvre à l’école, Julien Beneyton est de retour cette année pour présenter son travail aux enfants de l’élémentaire Pyrénées, qui accueille son tableau La Discrète. Élèves, enseignant.es et professeur d’arts plastiques se sont ainsi réuni.es dans le préau pour écouter l’artiste raconter des dizaines d’anecdotes sur les vies des personnages qui peuplent ses toiles.

Les élèves sont assis parterre dans le préau de leur école. Il écoute Julien Beneyton, debout face à eux.elles. Il est en train d'expliquer avec animation un de ses tableau, projeté derrière lui sur le mur.
Julien Beneyton présente son travail aux élèves de l’école élémentaire Pyrénées

Julien Beneyton peint les gens du quotidien, ceux qui l’entourent, ceux qu’il croise dans la rue, ceux qu’il admire et ceux que la société refuse de regarder. Il introduit ainsi, presque comme de vieux amis, sans-abris, rappeurs, agriculteurs et boxeurs. Un élève de CM2 s’étonne : « Comment arrivez-vous à vous souvenir de tous les prénoms des gens que vous peignez ? ». L’artiste lui répond qu’il n’oublie pas, car il a pris le temps de discuter avec chacune de ces personnes… Et aussi parce que leurs noms deviennent les titres de ses œuvres.

Les enfants, qui vivent avec La Discrète depuis plusieurs mois, ont eu le temps d’observer longuement le tableau. Iels ont remarqué plein de détails singuliers dans le portrait, comme le personnage en arrière-plan qui promène son chien en laisse. Des détails, dont Julien Beneyton a parfois lui-même oublié l’existence ! Les élèves ont également un tas de questions à poser à l’artiste. Certaines sont surprenantes ou emplies de curiosité tandis que d’autres sont plutôt pragmatiques :

« Pourquoi vous n’appelez pas plutôt votre tableau « La Disparue » ? »

Élève de CE1, école Pyrénées

« Avez-vous déjà travaillé dans les métiers que vous peignez ? »

Éleve de CM2, école Pyrénées
Julien Beneyton tient une toile de petite dimension à côté de sa projection sur le mur. Il est en train de montrer la différence qui existe entre une vraie œuvre d'art et sa reproduction virtuelle ou photographique.
Julien Beneyton montre aux élèves comment la perception d’une œuvre est différente selon qu’elle est vue en vrai ou en image © Julien Beneyton
Julien Beneyton est assis sur un banc sous la projection de son porte folio dans le préau de l'école. Une petite fille se tient debout face à lui (elle est de dos pour nous). Elle est en train de lire sur une feuille A4 la question qu'elle a préparé pour l'artiste.
Une élève de CE1 lit sa question à Julien Beneyton

En plus de sa présentation, Julien Beneyton a préparé une surprise pour les enfants. Il extrait ainsi de son sac deux paquets emballés dans du papier bulle. Les élèves sont intrigué.es et excité.es : Qu’est-ce que l’artiste a bien pu leur apporter ? Il s’agit de deux tableaux originaux ! Les enseignant.es les font circuler et tous.tes s’émerveillent de la vraisemblance de ces portraits.

Rempli.es de cet échange, quelques CM2 se précipitent vers leurs cartables pour récupérer leurs cahiers de texte et demander un autographe à Julien Beneyton avant qu’il ne s’en aille. Ce dernier se prête au jeu avec amusement et conclut ainsi son intervention par une jolie séance de dédicaces.

Un groupe d'enfants assis par terre se redresse pour observer de plus prêt un petit tableau qu'un adulte leur présente. Le tableau a été réalisé par Julien Beneyton. Il s'agit du portrait d'un ami.
Julien Beneyton présente son tableau Matthieu Junguet (2014) aux élèves © Julien Beneyton
Un petit groupe d'élève est réuni en cercle autour de Julien Beneyton, qui est assis sur un banc. Iels lui tendent leurs cahiers de texte pour que l'artiste puisse les signer. L'artiste tient l'un d'entre eux sur ses genoux et est en train de le parapher.
Petite séance de dédicaces entre les élèves et l’artiste en fin de rencontre

Les actualités en lien