Le pouvoir des fleurs
05 novembre 2025Le Foyer de vie Camille Claudel, une structure du Groupe SOS, accueille Sans titre (Hibiscus) de Frédéric Vaësen : plongeon immédiat dans l'univers du végétal. Cette peintre fait sensation! Installée en avril dans le salon, son épure hypnotique a fait l'unanimité parmi les résident.e.s. Tout au long du prêt, l'équipe de médiation d'Une Oeuvre en partage s'est mobilisée, aux côtés des professionnel.le.s du foyer, pour proposer un foisonnement d'ateliers autour de cette fleur hypnotique...
Dans la salle commune, l'hibiscus rayonne et questionne. Intégrée à la vie des résidents, cette toile fait l'unanimité !
Une oeuvre à goûter
Pour certains, la fleur d’hibiscus évoque de suaves parfums exotiques. Pour d’autres, sa teinte vive attire et apaise. Souvent associée au désir ou à la passion, elle est considérée comme un élément évoquant la sensualité. Et si, pour mieux la découvrir, on osait la goûter ?
En avril, nous avons proposé au groupe un atelier un peu spécial : préparer le bissap, une boisson d’Afrique de l’Ouest réalisée à partir du calice de la fleur, que l’on appelle aussi « oseille de Guinée ». Avec l’aide de Marie-Clémence, qui travaille au foyer, nous avons tous et toutes mis la main à la pâte : des simples pétales séchés à l’infusion rouge et sucrée, c’est un véritable festival de saveurs qui s’est déroulé, couronné par une dégustation qui a ravi toutes les papilles.
Sans titre (Hibiscus) a beaucoup stimulé l’imagination du public. Lors de la présentation, une résidente a trouvé les mots justes : c’est une fleur personnelle. Une fleur dans laquelle l’on peut projeter ses rêveries, ses passions, ses questions. Sa richesse d’interprétation a profondément inspiré. Dans cet esprit, nous avons proposé un atelier d’écriture pour explorer l’hibiscus, tout en poésie.
Une rencontre touchante avec l'artiste
Au cours d'un après-midi, l'artiste Frédéric Vaësen est intervenu au Foyer de vie Camille Claudel afin de rencontrer les résident.e.s et leur expliquer son travail et sa vie d'artiste. Si le travail de cet artiste a beaucoup évolué tout au long de sa carrière, oscillant entre des thématiques comme l'habitat ou la notion de minimalisme, il montre un attachement tout particulier à la nature et au monde végétal.
L'oeuvre Sans titre (Hibiscus) est un important portrait floral qui perturbe les proportions de son environnement. Elle fait partie d'une série de tondi, peinte par Frédéric Vaesen représentant des fleurs. Lors de cette rencontre les résident.e.s lui ont témoigné l'immense plaisir qu'il éprouvait en regardant son œuvre, ce qui l'a beaucoup touché.
Un atelier parfum
Habitués au jardin du foyer où il fait bon se reposer au printemps, les résidents connaissent et s'intéressent à tout ce qui pousse autour d'eux. Particulièrement fragrant, l'hibiscus a ouvert la voie pour explorer la dimension olfactive des plantes et leurs vertus, à travers une initiation à la conception de parfum. Après avoir senti et tenté de deviner l'origine de différentes huiles essentielles, les participants ont pu concevoir leur propre eau de parfum, avec des combinaisons d'odeurs personnalisées. Ylang-ylang et mandarine, pin sylvestre et gingembre, ou encore romarin, toutes ces senteurs combinées ont vite fait d'embaumer la pièce... Après l'atelier, six personnes ont pu repartir avec leur propre flacon, qui les accompagnera dans leur quotidien. Une belle façon de dire au revoir à leur hibiscus fétiche, qui repartira en réserve au grand dam de tous !
Le végétal à Paris
Afin de poursuivre la découverte végétale sous toutes ces formes, les résident.e.s du foyer de vie Camille Claudel se sont rendu.e.s au cimetière du Père Lachaise. Le plus connu des cimetières parisiens est un lieu prisé des touristes et des bardauds pour les célébrités et intellectuel.le.s qui y sont enterré.e.s mais aussi pour le cadre de verdure exceptionnel qu'il renferme.
Grâce à Pascal Bonneau, Guide Conférencier de l'agence d’Écologie Urbaine de la Ville de Paris, nous avons arpentés les sentiers de ce célèbre cimetière. Le guide a attiré tour à tour notre regard sur une tombe d'une personnalité illustre ou sur cette nature préservée : arbres, plantes, insectes, oiseaux ... s'y développent. Le cimetière du Père Lachaise comptent même des animaux sauvages : renards et chouette; vivant la nuit, ils peuvent y élever leurs petits en toute tranquillité. La présence de la nature qui n'est pas courant dans les cimetières français. Créer sous Napoléon 1er, sur le parc d'un petit château, l'absence d'entretien de celui pendant 2 siècles, explique la présence de cette nature préservée.