L'artiste Nicolas Dhervillers au collège Yvonne-le-Tac
30 avril 2018L'artiste est venu rencontrer 2 classes de 6e du collège le jeudi 12 avril. Récit d'une rencontre.
Avec la collaboration de Jean-Marc David, professeur documentaliste, le CDI se transforme en un lieu d’exposition, jusqu’à la sélection de livres sur le thème
Ville de Paris
Depuis l’installation de l’œuvre Priest dans le centre de documentation et d’information du collège, en novembre, les élèves de deux classes de 6e découvrent le travail artistique du photographe Nicolas Dhervillers. Des séances de présentation et un atelier photographique ont été conduits par la médiatrice culturelle du programme FMAC à l’école, Cécilia Almirón. Avec leur professeure d’arts plastiques, Lilas Grieco-Bastelica, les élèves ont travaillé à la production de paysages « bizarres, étranges et inattendus » et sous influence… Alors lorsque l’artiste, Nicolas Dhervillers, vient à la rencontre de ces jeunes plasticiens, c’est un « super ! », que l’on entend de la bouche d’une élève.
6 mois de travail pour 14 photographies...
Nicolas Dhervillers ouvre son catalogue et raconte comment il a produit ses photographies issues de la série My Sentimental Archives.
Invité en Suisse, pour une carte blanche, il a travaillé sur ce territoire. Il s’est rendu dans les archives de la ville de Sion. Ici, les personnages sont tirés de photos d’archives. « Ici vous voyez un groupe de femmes portant le deuil. Il s’agit de 5 sœurs qui ont perdu leur mari le même jour, dans un éboulement de pierres dans une carrière. J’ai été respectueux, à ma façon je fais rejaillir l’histoire».
L’artiste évoque la technique cinématographique appelée la nuit américaine*, chère au cinéma des années 50, qu’il reprend dans son travail, en post-production. Le projet artistique est pensé, produit sur 6 mois. « Et nous, en 4 heures ! » répond un élève dans une ambiance joviale.
Au tour des enfants de présenter leurs réalisations...
L’artiste montre ses réalisations pour aborder la notion d’échelle. À la question-jeu « quel personnage préférez-vous ? » posé par l’un des élèves, l’artiste sélectionne celui avec le personnage en jaune, peut-être en pleins phares d’une voiture, dit-il.
Enfin arrive le tour des 6e B. Cette fois-ci, les règles sont inversées, deux collégiennes présentent à leur manière son œuvre.
Pour approfondir son travail, l’artiste interroge les élèves : " Est-ce qu'on a besoin des artistes ? Et répond : « Nous sommes là pour parler du monde qui nous entoure et apporter de la lumière sur l'information ". L'artiste rappelle l'étymologie du mot photographie - écriture de la lumière -. D’ailleurs, cette lumière est essentielle dans son œuvre, elle est son obsession, sa signature de style.
Avant de partir, les élèves accompagnent Nicolas Dhervillers en face de leurs photomontages sur Saint-Denis de Paris, pour expliquer le propos et le processus de travail. Ils ont fait une mise en scène inspirée de la légende sur le martyr qui aurait été décapité dans le même lieu qu’occupe aujourd'hui le collège Yvonne-le-Tac.
« Mon travail porte aussi sur les fantômes " dit Nicolas Dhervillers, avant de demander s'ils ont déjà croisé Saint-Denis portant sa tête entre ses mains, suivi d'un éclat de rires.
Priest, une photographie imposante de Nicolas Dhervillers, côtoie vitrail et fresque de la chapelle qu’occupe le centre de documentation, mais aussi d’étranges paysages.
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