Une œuvre à l'école - Villejuif Rencontre d'artiste

L’artiste Jérôme Boutterin à l’Institut Gustave Roussy

20 février 2024

Le jeudi 1er février, l’artiste-peintre Jérôme Boutterin est venu à la rencontre de jeunes hospitalisé.es au sein de l’Institut Gustave Roussy à Villejuif, pour présenter son œuvre Sans titre, réf. 24, appartenant à la série Ma, installée au niveau du service pédiatrie de l’établissement hospitalier.

Tywan-Papis signe son œuvre à la fin de l'atelier

Tywan-Papis signe son œuvre à la fin de l'atelier

Présentation de l’œuvre par l’artiste

Au début de la rencontre, Jérôme Boutterin s’est installé dans la salle d’attente pour présenter son œuvre et son travail avec les jeunes.

L’artiste s’est attardé sur la manière dont il a réalisé sa toile. Il explique qu'il tourne d'abord autour du tableau, posé à plat à proximité du sol avec un pinceau afin de réaliser le quadrillage constituant le fond de son œuvre. Pour les « tâches », deuxième étape de son travail, l'approche est plus instinctive. Il s’agit de petites décisions, voire de perturbations. L’artiste passe généralement un après-midi sans s’arrêter de faire la grille, avant de passer à la réalisation des « tâches ».

Une fois qu’il a terminé sa toile au sol, Jérôme Boutterin la relève et la tourne pour choisir son sens de présentation. Pour reprendre ses mots, il regarde le « désordre » et l’oriente, voire l’équilibre. Il passe parfois trois ou quatre jours à se décider ! Enfin, il a conclu l’explication de son œuvre en racontant que sa série Ma, composée d’environ 90 quadrillages, est comme une peinture agrandie que le spectateur regarderait avec un microscope.

Dans une salle d'attente, Jérôme Boutterin (un homme d'une soixantaine d'année) est assis sur un canapé rouge. Dos à lui se trouve son œuvre, [Sans titre, réf. 24], une peinture abstraite alliant un motifs en quadrillage à des taches de couleurs gestuelles et aléatoires. Il présente à deux jeunes (un garçon et une femme) un ouvrage.
Jérôme Boutterin présente ses œuvres à Yasmine et Tywan-Papis à l'Institut Gustave Roussy © Adagp, Paris
Dans une salle d'attente, l'artiste est assis confortablement dans un canapé rouge. Détendu, il discute avec deux jeunes (un garçon et une femme) qui l'écoute attentivement.
Echange avec Jérôme Boutterin et les jeunes autour de son tableau © Adagp, Paris

Les jeunes ont ensuite posé plusieurs questions à l'artiste concernant son travail au sol, son choix de couleurs et celui du sens de présentation de son œuvre. Jérôme Boutterin a ainsi expliqué que pour lui, travailler au sol est synonyme de liberté, que cela impose moins d’obligations et que, n'aimant pas choisir les couleurs de ses tableaux, sa volonté était de les mélanger toutes sans distinction.

Enfin, pour l'orientation de son tableau, il pense que sa peinture est anthropomorphe, c’est-à-dire qu’elle a l’apparence d’un être humain. Lorsqu’il sent que le tableau le regarde et qu’il a une sorte de "présence", il arrête alors de tourner sa toile.
C’est à ce moment-là que la décision du sens de présentation de l’œuvre est prise.

Le plasticien a demandé aux jeunes comment ils et elles perçoivent Sans titre, réf. 24. Certain.es y ont vu une carte de métro, des plantes grimpantes, de la magie qui circule dans les mailles grâce à un génie ou encore des représentations d’organes.

L'atelier plastique

Au cours de cet échange avec Jérôme Boutterin, les adolescent.es et les jeunes adultes ont pu travailler comme l'artiste, le temps d’un atelier. En reprenant les explications fournies par le peintre au début de la rencontre, les jeunes ont mis en pratique le processus habituel de l’artiste.

Yasmine du centre hospitalier est en train de dé-scotcher la vitre qu'elle vient de peindre d'une grande feuille noire. Jérôme Boutterin lui donne un coup de main.
Yasmine et Jérôme Boutterin décrochent le quadrillage du support

Muni.es d’une plaque de verre appartenant à un cadre et de marqueurs, tous.tes ont commencé par réaliser la première étape, à savoir la réalisation du quadrillage. Les jeunes ont pu ainsi créer leurs œuvres personnelles en traçant des lignes colorées, accompagné.es par l’artiste, très impliqué.

Une fois les mailles achevées, les jeunes ont ensuite peint les « tâches » sur une feuille blanche pour servir de fond à leur œuvre, notamment en utilisant des craies grasses de couleurs, mais surtout de la peinture étalée à la main.

Jérôme Boutterin et un garçon du centre hospitalier sont en train d'étaler la peinture à la main afin de créer des tâches de peinture abstraite. L'artiste et l'enfant travaillent ensemble. Il lui montre sa manière de faire et lui explique comment procédé.
Jérôme Boutterin et Tywan-Papis créent le fond d'une oeuvre
Une jeune femme du centre hospitalier est en train de peindre des taches de peinture abstraites au pinceau. Elle s'applique, penchée au dessus de sa feuille. Le quadrillage qu'elle a précédemment réalisé est posé à côté d'elle.
Yasmine s'applique à réaliser les « tâches » de son œuvre

Inspiré par la créativité des adolescent.es, Jérôme Boutterin s’est lui-même pris au jeu de l’atelier plastique ! L’artiste leur a montré comment il avait créé certaines de ses œuvres, puis il a aussi réalisé d’autres peintures de petit format, sur lesquelles il est actuellement en train de travailler.

Jérôme Boutterin est assis. Vu de dos, il est en train de dessiner avec une craie grasse sur une feuille. Les jeunes autours de lui sont concentrés sur leurs propres oeuvres
Jérôme Boutterin, inspiré par Tywan-Papis, Yasmine et Léa, se met lui aussi à l'atelier !

Après une petite séance de dédicace improvisée avec Jérôme Boutterin, les jeunes ont fini l'atelier en repartant avec leurs propres créations. Bravo les artistes !

Léa regarde sa création.
Léa devant sa création

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