Une œuvre à l'école - 12e

L'artiste Eva Nielsen au collège Paul Verlaine

01 février 2018

"Trouvez le travail que vous aimez et vous ne travaillerez pas un seul jour". L'artiste Eva Nielsen aime citer cet adage de Confucius. Les mardis 23 et 30 janvier, elle est venue transmettre sa passion pour l'art à quatre classes de 3e et une classe de 4e du collège Paul Verlaine, où son œuvre Guide (Platane) est exposée jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Eva Nielsen répond à une question d'une élève de 4e

Eva Nielsen répond à une question d'une élève de 4e

Ville de Paris © Adagp, Paris

"Quand on peint, on s'oublie soi-même. Le temps est comme suspendu, on est captivé" explique-t-elle à Jeanne, élève de 3e, qui lui demande si elle ressent des émotions quand elle peint.

Après des études de lettres, Eva Nielsen intègre l’École Nationale des Beaux-arts de Paris, se rendant compte que seul le métier d'artiste l'intéresse. Ayant un père peintre, elle baigne dans l'art depuis toute petite et ne peut imaginer ne pas peindre ou dessiner de manière quotidienne. Attirée à la fois par la peinture et la photographie, elle intègre dans ses toiles ses deux passions en y mêlant plusieurs techniques : l'acrylique, la peinture à l'huile, et la sérigraphie. Elle compose ses œuvres par strates successives, fascinée par le principe de juxtaposition et de collage. Pour l’œuvre Guide (Platane), par exemple, exposée au collège, l'artiste a d'abord peint l'arrière plan, puis elle a sérigraphié la grille, avant de peindre le platane à l'huile au premier plan.

L'artiste explique sa démarche au groupe d'élèves Ville de Paris © Adagp, Paris
Projection d'une vidéo montrant sa manière de peindre Ville de Paris © Adagp, Paris
Eva Nielsen présentant son travail aux 4 classes de 3e le mardi 23 janvier Ville de Paris © Adagp, Paris

Eva Nielsen s'attache à représenter dans ses œuvres l'espace urbain et notamment les périphéries, les banlieues, ayant grandi et vivant elle-même en banlieue parisienne. Au cours de ses nombreux voyages, elle sillonne les banlieues, un appareil photo à la main, à la recherche d'images intéressantes pour ses œuvres. Jouant sur le regard, les points de vue, l'artiste aime montrer la ligne d'horizon à travers quelque chose, notamment des grilles, motif récurrent dans son travail. Elle s'amuse également à troubler la perception du spectateur, notamment par le trompe l’œil, comme sa série de peintures Aphakie qui donne l'impression de toiles froissées.

L'artiste réalise quasiment exclusivement des œuvres de grand format car elle aime avoir la sensation d'être immergée, d'avoir un rapport plus immédiat à la peinture, comme elle l'explique à Johan, élève de 3e. "Et pourquoi travaillez-vous principalement au sol" demande Rayan, élève de 4e. Quand elle travaille au sol, l'artiste a l'impression de lâcher prise par rapport à ce qu'elle est en train de peindre et de ne se consacrer qu'à la couleur et à la matière. Elle aime également cette sensation de surprise qu'elle éprouve quand elle redresse l’œuvre à la verticale.

Curieux et captivés, les élèves lui posent de nombreuses questions sur sa technique et son métier d'artiste. "Déjà" s'écrie même Hadiba, élève de 4e, quand la sonnerie retentit. Il est vrai que le temps passe vite avec Eva Nielsen.

Au mois de juin, les travaux réalisés par les élèves autour de l’œuvre de l'artiste, avec leur professeur d'arts plastiques Monsieur Registo, seront exposés en salle d'arts plastiques dans le cadre des journées Portes ouvertes.

Dans le hall du collège Paul Verlaine (12e), des travaux d'élèves colorés réalisés autour de la toile d'Eva Nielsen sont placés sur des bancs
Quelques travaux d'élèves Ville de Paris

Les actualités en lien