Vie de la collection Nouveauté

Extraits d’œuvres vidéos en ligne

22 novembre 2023

Depuis fin octobre 2023, 30 extraits d'œuvres vidéos de la collection sont en libre accès sur notre site Internet. Le Fonds d'art contemporain - Paris Collections est la première collection publique française à rendre accessible de cette manière ses œuvres vidéos. Focus sur ce nouvel outil.

Capture d'écran de l'extrait de la vidéo [Sugar Water] de Eric Baudelaire publiée sur notre site Internet

Capture d'écran de l'extrait de la vidéo Sugar Water de Eric Baudelaire publiée sur notre site Internet

Rendre plus accessible les œuvres vidéos

Le Fonds d'art contemporain conserve une soixantaine de vidéos acquises depuis 2003. Pour valoriser ces œuvres sur notre site Internet lancé en octobre 2022, l'équipe a souhaité mettre à disposition du public des extraits, en accord avec les artistes. Ce long travail abouti cet automne dans le cadre de la 2ème version du site Internet développé par l'agence Octeable.

Pour chaque extrait publié, l'artiste choisit le découpage. Les extraits sont ensuite intégrés à la base de données Gcoll 2, gérée par l'association Vidéomuseum, par la chargée de l'inventaire informatisé.

30 extraits, allant de quelques secondes à plus de 5 minutes, sont ainsi en ligne montrant la diversité de la collection vidéo de la Ville de Paris ! Le but ? Donner envie aux publics et aux professionnel.les de mieux connaitre ses œuvres qui peuvent être prêtées dans le cadre des programmes de médiation et de prêts aux institutions.

Trois vidéos coups de cœur de l'équipe

Léna Puech, chargée des prêts et des recherches, Chloë Cerclet, chargée de documentation et Flore Chetcuti, chargée de médiation, travaillent toutes les trois avec la collection vidéo dans le cadre de leurs missions. Elles vous présentent trois vidéos dont des extraits sont disponibles en ligne.

Marie Voignier, Tourisme international, 2014

Marie Voignier est une artiste vidéaste diplômée de l'école des beaux-arts de Lyon en 2004. Dans sa pratique proche du cinéma documentaire, elle interroge les imaginaires politiques et les mythes liés aux identités nationales.

Pour le film Tourisme international, Marie Voignier s'est infiltrée dans un groupe de touristes en voyage en Corée du Nord. Le régime dictatorial accepte les visiteurs et visiteuses à condition qu'ils et elles suivent des parcours de visites encadrés. Les films montrent des visites de lieux patrimoniaux comme le "Musée des atrocités américaines" dans l'extrait vidéo.

Le son a été retravaillé par l’artiste pour enlever toutes les voix, notamment celles des guides, et conserver uniquement les bruits d'ambiance. L'absence de parole invite à prendre du recul et adopter un regard critique sur les images. Des textes sur fond noir s’intercalent avec les images et donnent accès aux pensées de la réalisatrice. Le récit de propagande du régime nord-coréen est court-circuité par la narration de l'artiste. Marie Voignier donne accès avec sa vidéo à une expérience de tourisme singulière.

Pauline BASTARD, Les Etats de la Matière, 2013 - 2014

Né en 1982, Pauline Bastard étudie aux Beaux-Arts de Paris, à la Sorbonne et à New York University. Aujourd'hui artiste plasticienne, elle travaille en équilibre entre fiction et réalité. À travers ses installations, ses films et ses sculptures, elle questionne et explore de façon poétique et philosophique, la construction de soi dans le monde contemporain.

L’œuvre vidéo Les Etats de la Matière constitue le point de départ d’un ensemble de vidéos du même nom. Ce projet est né en 2013 suite à l'acquisition d’une maison à Saint-Yaguen dans les Landes.

Pour un euro symbolique, l’artiste s’en porte acquéreuse sans droit de propriété sur la terre et avec l’obligation de déconstruire l’édifice. Pauline Bastard entreprend alors de détruire la bâtisse à mains nues, ou à l’aide d’outils bricolés grâce à des éléments fournis par le lieu même, puis d’en disperser les restes dans les alentours. La sciure des poutres est par exemple jetée au vent, les pierres sont quant à elles déplacées dans la rivière. L'habitat est alors remis à l’état de matière première et est soigneusement rendu à la nature. Sans aucune parole, c'est dans les seuls bruits du vent, de la destruction des murs et dans le rythme lent de la dispersion des décombres, que la vidéo donne à voir une patiente transformation de la matière tout en dévoilant sa fragilité.

Artiste multidisciplinaire, Qingmei Yao adopte une démarche à la fois humoristique, poétique et critique dans ses performances, ses vidéos ou encore ses installations. Diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Villa Arson en 2013, l’artiste accorde dans son travail une place importante à l’écriture, puisant son inspiration tant dans le spectacle vivant que dans l’histoire politique contemporaine.

Dans Le Procès, Qingmei Yao incarne un personnage burlesque vêtu d’un costume militaire prenant à parti des distributeurs de sucreries et de boissons. Les accusations du juge viennent se confronter à la défense du distributeur, faisant ainsi figurer comme un dialogue de sourds, l’impossible réconciliation de deux idéologies opposées.

Fascinée par l’idéal communiste de son pays natal, la Chine, l'artiste a glissé dans son discours idéaliste des citations de Mao Zedong, Maxime Gorki, Winston Churchill ou encore Mark Twain. Malgré une oscillation déstabilisante entre hommage et caricature, la portée critique nous est magistralement transmise par la dimension comique de cette performance qui frôle l’absurde.

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