Des réserves à la salle d’exposition : suivez le parcours d’une œuvre qui part en prêt
06 juillet 2023En juillet 2022 le Fonds est sollicité par La Piscine - Musée d’art et d’industrie André Diligent de Roubaix, pour le prêt d’une sculpture. Il s’agit d’un buste en marbre blanc, de René Iché (1897-1954) de 1934-1936, intitulé Fragment de Jeune Captive ou Torse de la jeune captive, acquis en 1948. Cette sculpture est attendue dans trois musées en France pour mettre en lumière le travail de l'artiste, un des représentants de la sculpture moderne française. Depuis presque 1 an, l’équipe prépare l'œuvre à ce grand voyage. Récit en plusieurs chapitres.
René Iché (1897 – 1954), Fragment de Jeune Captive ou Torse de la jeune captive, 1934 – 1936.
©Hélène Mauri ©ADAGP, Paris
Un projet d'exposition partagé par trois musées
La Piscine et le musée des Beaux-Arts de Quimper s’associent pour coproduire l’exposition « René Iché (1897-1954). L’ Art en lutte ». L’évènement se déroule à Roubaix du 24 juin au 4 septembre 2023, à Quimper du 22 novembre 2023 au 19 février 2024 et fera aussi une étape au musée Toulouse-Lautrec à Albi entre fin mars et fin juin 2024.
Grâce à l’apport des recherches menées par la petite-fille de l’artiste, Rose-Hélène Iché, qui assure le commissariat scientifique de l’événement, des œuvres issues de la collection familiale, de collections privées et publiques sont réunies dans une exposition inédite visant à faire redécouvrir un acteur incontournable de la scène artistique française du XXe siècle.
La demande de prêt
Lorsqu’une institution prête une œuvre à une autre, cette dernière prend généralement à sa charge les frais de restauration, de conditionnement, de transport ou encore d’assurance de l’œuvre.
Aujourd’hui, nous remontons le temps pour suivre toutes ces étapes de préparation avant l'exposition au grand public. Embarquement immédiat !
Les échéances
La restauration de la scultpture
Le marbre et le socle de la sculpture sont encrassés, tachés et présentent quelques éclats sur les bords. Mandatée par le Fonds et le musée de La Piscine, la restauratrice Sabine Kessler procède au nettoyage de l'œuvre. La restauratrice utilise la poudre de diatomée (une roche sédimentaire siliceuse d’origine à la fois organique et fossile) et un tensio-actif. Les éléments sont ensuite rincés au nettoyeur à vapeur. L’ancien numéro d’inventaire inscrit à l’encre rouge est retiré pour être réécrit de manière plus discrète.
Le Torse de la jeune captive se refait une beauté
La restauration respecte l’intégrité de l’œuvre. Chacun des gestes de la restauratrice doit être documenté et aussi réversible que possible, selon la déontologie du métier. En effet, les interventions de restauration sont strictement encadrées par plusieurs codes nationaux et internationaux.
Direction les projecteurs pour la prise de vue
La numérisation de la collection permet au Fonds d’en assurer sa diffusion, son accessibilité en ligne, sur Navigart, et sur ce site.
La photographe Hélène Mauri - prestataire de services du Fonds d'art contemporain - réalise pour la scultpure 3 prises de vue : une vue de face, une vue de dos et une de trois-quarts. Et offre ainsi une vision complète de cette oeuvre en volume.
C'est désormais l'heure de la mise en caisse et du grand départ !
Ça y est ! Nous sommes mi-juin et nous arrivons à la fin de ce long processus de préparation. L’œuvre est enfin prête à être montrée au grand public ! Elle quitte les réserves et ne reviendra pas avant fin 2024.
Le musée de La Piscine mandate une société de transporteurs d’œuvres d’art chargée de l’intégralité de la chaîne de transport (conditionnement, manutention, portage). En amont, la société est chargée de fabriquer la caisse de transport de l’œuvre, sur-mesure et sous la supervision de l'équipe scientifique du Fonds.
Ci-dessous, il s'agit d'une caisse à bancs. Elle permet un parfait maintien de l’œuvre avec les traverses moussées, appelées bancs ou guillotines. Les mousses sont recouvertes de Tyvek - textile très résistant, protecteur et adapté à la conservation des œuvres. Les bancs sont positionnés de manière à préserver les zones les plus fragiles, ce qui induit une analyse approfondie de l’œuvre au préalable.
Dernière étape : l'arrivée en salle d'exposition
Le buste s'exhibe enfin !
Le Torse de la jeune captive de René Iché prend désormais place au milieu de ses consœurs – d’autres sculptures de l’artiste.
Après plusieurs années passées à se reposer dans l’obscurité des réserves, l’œuvre a retrouvé toute sa vigueur et est maintenant prête à être scrutée par les visiteurs et visiteuses. Elle s’apprête aussi à vivre un long périple : un voyage dans 3 villes durant lequel elle fera partie de parcours étudiés et pensés pour le grand public.
À Roubaix, la lutte, comprise comme corps-à-corps charnel, sportif ou amoureux, ou comme combat, résistance, défense d’une cause, constituera le fil directeur de l’exposition.
À Quimper, l’attention devrait se porter davantage sur les liens avec les écrivains et la littérature, avec un accent mis sur le surréalisme en lien avec la commémoration autour de la figure de Max Jacob.
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