La collection s'expose Artothèque éphémère au Pavillon Carré Baudoin

Des œuvres d'art à emprunter

12 septembre 2024

En parallèle de l’exposition Des grains de sables présentée au Carré de Baudouin cet automne, la Direction des affaires culturelles de la ville de Paris propose pour la première fois aux Parisien.ne.s d'emprunter une œuvre de la collection du Fonds d’art contemporain - Paris Collections.

Vue de l'accrochage au Carré de Baudouin

Vue de l'accrochage au Carré de Baudouin

Fred Mauviel / Ville de Paris

Des œuvres choisies par des collégien.ne.s

Depuis 2020, la Ville de Paris développe le programme Jeunes Collectionneurs. Des collégien·ne·s sont acteur·ice·s d’une commission dédiée du Fonds d’art contemporain - Paris Collections en présentant et défendant des œuvres d’art. Les œuvres ainsi acquises sont ensuite déposées pour une durée limitée dans les collèges partenaires et sont empruntées gratuitement par les familles d’élèves.

Pour la première fois, la Ville élargit cette expérience de prêt d’œuvres d’art gratuit à un plus large public dans le cadre d’une artothèque éphémère au Carré de Baudouin. Les 16 œuvres proposées à l'emprunt ont été acquises en 2021 et 2022 avec la complicité des collèges Évariste Galois (13e), La Grange aux Belles (10e) et Robert Doisneau (20e).

Dernière session de prêt jeudi 21 novembre !

Sont encore empruntables les œuvres suivantes :

  • Home sweet home de Martine Aballéa

  • Sans titre de Guillaume Bresson

  • Hu2 #13 de Cécile Beau

  • Sans titre de David Douard

  • Ursidé de Maude Maris

  • Les hôtes de Jérôme Poret

Informations pratiques

Les prêts et retours ont lieu lors de créneaux horaires dédiés le jeudi soir de 17h30 à 19h30 à partir du 24 octobre et jusqu'au 21 novembre (date de la dernière cession d'emprunt) à l'accueil du Carré de Baudouin. Retour des œuvres possible jusqu'au 12 décembre.

Prêt gratuit sur présentation d'une carte d’identité et d'un justificatif d'assurance habitation.

Possibilité de réserver une œuvre par mail pendant la durée de l'exposition.

Emprunt d'une seule œuvre à la fois pour une durée de 3 semaines.

L’œuvre est fournie emballée dans du papier bulle et avec une pochette de transport. Des consignes de conservation préventive vous seront expliquées lors du retrait de l’œuvre.

Pour plus d'informations : carredebaudouin@paris.fr ou 01 58 53 55 40.

Présentation des œuvres

Les œuvres proposées au prêt sont variées : peintures, estampes, photographies et même vinyles. Elles sont de petites ou moyennes tailles pour faciliter leur transport et installation chez des particuliers.

Des œuvres pour admirer la nature

Plusieurs œuvres montrent des paysages naturels. Elles ont plu aux jeunes parisien.ne.s à la recherche d'images calmes et apaisantes.

Pauline Bastard a réalisé un collage à partir d'images de montagne trouvées dans des magazines. Elle arrive à récréer un paysage cohérent bien qu'artificiel, montrant ainsi qu'il y a une manière stéréotypée de photographier la montagne.

Cécile Beau a pris cette photographie dans une grotte du Vercos. Fascinée par les minéraux, elle explore leurs propriétés dans son travail.

Enfin, Viryia Chotpanyavisut trouble nos sens avec une image à l'allure surréaliste : une goutte tombe sur des nuages, reflétés dans une étendue d'eau.

Des œuvres pour s'imaginer des histoires

D'autres œuvres sont plus mystérieuses. Les adolescent.e.s se sont questionnés sur ce que les artistes ont voulu représenter, sans trouver de réponses définitives.

Maude Maris est une peintre française. Dans cette lithographie imprimé avec l'éditeur Michael Woolworth, elle reprend sa méthode de travail habituel. Elle moule de petits objets avant de les reproduire. Les jeux d'échelle et de cadrage nous empêche de saisir entièrement le motif.

Massinissa Selmani extrait aussi des éléments du réel pour les reproduire en dehors de leur contexte. Amateur d'images presse, il redessine minutieusement des détails de photographies et les replace dans de nouvelles compositions sur fond blanc.

Enfin, la scène de la lithographie de Guillaume Bresson est également dure à identifier. Deux personnages se font face sans que l'artiste nous laisse des indices sur leurs identités ou sur la nature de leur échange. Dans un style proche des maîtres du XVIIe siècle, Guillaume représente dans ses tableaux des scènes contemporaines, toujours laissées sans titre.

Des œuvres à l'esthétique et au message choc

4 œuvres ont en commun des couleurs vives et saturées. Retouchées par les artistes, les images nous interpellent et ne nous laissent pas indifférents.

David Douard reproduit dans cette sérigraphie, un motif de dent, déjà utilisé dans d'autres de ses œuvres. La présence de salive renvoie aux processus de mutation et de transmission, chers à l’artiste.

Neïl Beloufa a quant à lui mélangé plusieurs éléments d'une de ses expositions à Milan en 2021. Les nouvelles technologies et leurs impacts sur notre société sont au cœur de son travail.

Martine Aballéa utilise aussi les nouvelles technologies pour modifier des images. Home Sweet Home fait partie d’une série de cartes postales réalisée lors du premier confinement. Cette représentation questionne notre rapport à l’espace domestique qui a pu évoluer pendant la crise sanitaire, d’espace de réconfort à espace d’enfermement.

Pierre Ardouvin évoque aussi la santé mentale avec l’œuvre Brain Damage. Habitué à manier les références musicales, il reprend le titre d’une chanson du groupe Pink Floyd. Brain Damage fait référence aux problèmes d'addiction de l’ancien membre du groupe Syd Barret, mais Pierre Ardouvin s’intéresse ici plus à la folie collective qu’à la folie individuelle.

Des œuvres pour les passionné.e.s d'histoire

Pour finir, certain.e.s artistes se sont inspiré.e.s d'événements historiques dans leurs œuvres.

Virginie Barré rend hommage à Bee Jackson, une femme qui a gagné son indépendance économique dans les années 20 grâce à sa pratique du Charleston. Cette œuvre fait parti de la série Simple Dames, dans laquelle l'artiste montre des femmes dans des postures non conventionnelles pour leur époque.

Jérôme Poret s'est lui intéressé à l'histoire américaine et du spiritisme. Inspiré par la maison "hantée" de Sarah Winchester en Californie, l’œuvre sonore Les hôtes contient des extraits de témoignages d’élèves de l’école d’architecture de Versailles qui ont participé à des sessions d’hypnose. Le photogramme Salvia a été fait à partir d’une feuille de sauge blanche de Californie en combustion. Cette plante est utilisée dans des rites amérindiens et mexicain pour ses vertus de purification des corps et des esprits.

L'exposition Des grains de sable

L'artothèque éphémère est mise en place en parallèle de l'exposition Des grains de sable, organisée par Bureau des Arts Visuels de la Ville de Paris.

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