Une œuvre à l'école

Des artistes impliqué.e.s

22 février 2023

Ce mois-ci, quatre artistes de la collection ont rencontré les enfants à l'école. Alain Bublex, Julien Beneyton, Anita Molinero et Babi Badalov se sont prêtés au jeu des questions réponses. Les médiatrices culturelles présentes sur place nous racontent.

L'artiste Julien Beneyton présente son œuvre [La Discrète] aux élèves de la maternelle des Amandiers (20e)

L'artiste Julien Beneyton présente son œuvre La Discrète aux élèves de la maternelle des Amandiers (20e)

© Adagp, Paris

Alain Bublex à l’école élémentaire Riblette (20e)

La photographie intitulée V2 Circulaire Secteur C23 d'Alain Bublex est exposée depuis novembre dernier dans le hall de l'école. Invité par le Fonds d'art contemporain, l'artiste rencontre les enfants pour leur présenter son œuvre. Retouchée, la photographie représente une version alternative de Paris. L'artiste raconte pourquoi et comment il a réalisé cette œuvre. Ses paroles s’accompagnent d’un diaporama d'images. Pour cette rencontre, les élèves ont préparé des questions précises sur la pratique de l'artiste. Suite à ces échanges, Alain Bublex fait une démonstration. Pour montrer, de manière concrète, son processus de création, il ouvre le fichier natif de l’œuvre et le modifie en direct, devant les enfants, à l’aide de son outil de travail, une tablette graphique. Les réactions des élèves ne se font pas attendre : « Il est trop fort ! ».

Julien Beneyton en discussion à la maternelle des Amandiers (20e)

Julien Beneyton échange avec les enfants de l’école maternelle des Amandiers sur sa peinture, intitulée La discrète. La rencontre se déroule dans le hall de l'entrée, devant l’œuvre elle-même. Les enfants y font face, assis sur des bancs. Ils, elles réagissent directement aux éléments visuels de la peinture figurative. Les élèves comme le personnel de l’école ont posé des questions pour en savoir plus sur l’histoire de La discrète. Cette matinée offre un temps d’échanges et d’interactions entre les enfants et le peintre. La présence de l’œuvre est appréciée dans l’école où elle a trouvé sa juste place. L’une des professeures propose à l’artiste un titre alternatif : « La familière » !

L’artiste révèle à son jeune public une peinture plus récente de sa production. Celle-ci représente un de ses amis. Elle impressionne les enfants par son réalisme : « on dirait qu’il est dans la vraie vie ! », s’exclame l’un des élèves. Avant de partir, Julien Beneyton laisse un souvenir de son passage; deux catalogues d’exposition enrichiront le fonds de la bibliothèque de l'école.

© Adagp, Paris
© Adagp, Paris
© Adagp, Paris

Anita Molinero à l'école élémentaire Decamps (16e)

"Un dragon !","Un chewing-gum éclaté !","Une tortue"," Une maison qui brûle" ,"Un bateau qui coule... ,de la lave, ... un bonhomme"

Ou bien "Un diable ?"

Ce matin, à l'école Decamps, les interprétations fusent de la bouche des élèves. C’est avec l’artiste, Anita Molinero, qu’ils discutent aussi spontanément. Sa sculpture Sans titre (borne de chantier) est installée au mur de leur école, depuis novembre. « C’est ce qui est merveilleux dans l’art : moins on représente, plus on est libre d’interpréter l’œuvre ! » confie l’artiste.

La rue est son inspiration. L'artiste y trouve des éléments visuellement riches et pauvres en matière. C’est ça qui lui plaît. Elle raconte : à Marseille, les jeunes adolescent.e.s de son quartier brûlaient régulièrement des poubelles. Cette matière de plastique fondu l'a attirée. Dans son travail, l'artiste utilise un décapeur thermique - outil qu’elle découvre en voyage, à Séville entre les mains d’ouvriers. À la question du choix du rouge, Anita Molinero répond qu’elle aime cette couleur vive, cette couleur pop ! Une couleur peu présente dans la rue et qui mériterait d’y être un peu plus, selon l'artiste !


Sans titre (borne de chantier) comme source d'inspiration. À l’issue de la rencontre, les délégué.e.s de la classe de grande section de maternelle ont présenté à Anita Molinero leur sculpture colorée, composée d’objets de récupération.

« C’est ce qui est merveilleux dans l’art : moins on représente, plus on est libre d’interpréter l’œuvre ! »

Anita Molinero, artiste
© Adagp, Paris

Babi Badalov inspire les élèves de l’école élémentaire des Trois Bornes (11e)

C’est dans le hall du bâtiment scolaire que Paris, Paris, Paris, l’œuvre poétique et engagée de Babi Badalov, est exposée. L’artiste vient dans l’école rencontrer les élèves en présence de leur professeure d’arts plastiques de la ville de Paris, Agnès Noel. Les élèves posent diverses questions : certaines préparées en amont, d’autres spontanées. Avec passion et sincérité, l’artiste azéri partage avec les élèves son parcours et sa démarche artistique. Il les questionne sur des notions de culture et d’identité. Après plusieurs années de migration, Babi Badalov vit et travaille maintenant à Paris. Il transmet son admiration pour cette capitale pleine de couleurs et de richesses culturelles. Il donne à travers ses mots un regard nouveau sur la ville de notre quotidien.

 

L’œuvre se révèle dans l’échange. « Pourquoi avez-vous écrit trois fois Paris ? » Babi Badalov répond : « Paris est devenu ma maison, mon foyer ». Une autre élève demande « Est-ce que les visages veulent dire quelque chose ? ». L'artiste répond : « Ces visages sont les miens, avec trois expressions différentes. »« L’écriture est un dessin », dit-il aux élèves. Babi Badalov se qualifie d’artiste visuel. Il montre aux élèves l’un de ses carnets - témoignage de son processus de création. Avec sa peau recouverte de tatouages, l'artiste n’est pas passé inaperçu. Quelques élèves, fascinés, ont dessiné son portrait. Peut-être de futurs artistes à leur tour ?

Enchanté.e.s par ces rencontres, avec les artistes de leur œuvre à l'école, les élèves réaliseront au fil de leur année des créations artistiques autour des œuvres, avec leurs professeur.e.s d’arts plastiques et médiatrices culturelles du Fonds d'art contemporain (programme Une œuvre à l’école).

À suivre donc !

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