À la découverte du masque de James Brown à l'école maternelle Rampal

James Brown est un artiste américain ayant eu une formation classique mais qui s’est rapidement détourné de celle-ci pour travailler autour des motifs extra-européens, s’inspirant des arts africains et océaniens. Ainsi, Red Head est une peinture emblématique de son style, proposant un travail autour d’un masque africain aux couleurs chatoyantes.

Profitant de cette œuvre dans leur établissement pendant une année entière, les élèves ont pu dans un premier temps la découvrir à travers une histoire proposée par la conteuse Evelyne Moser.

« Toukam c’est le fils d’un roi. Un roi qui vit au milieu de l’Afrique dans un village magnifique près d’une forêt et d’une rivière. Toukam a beaucoup de frères et sœurs, d’oncles et de tantes. Tous vivent dans des maisons qu’on appelle des cases. Les maisons de son village sont construites de part et d’autre d’une allée centrale, elles sont carrées, en bois, avec un toit pointu en chaume, en herbes sèches. En haut de l’allée c’est la place du marché avec l’arbre de paix au milieu, c’est là qu’on vient discuter et raconter des histoires. En bas de l’allée c’est la grande case du roi. Et derrière la case du roi c’est la forêt sacrée. Très peu de personnes ont le croit d'y pénétrer.

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Il s’approche encore plus de l’entrée de la grotte, se cache derrière un buisson qui pousse tout près de l’entrée, il glisse un œil vers l’intérieur de la grotte, et là, stupéfaction, il voit des masques qui dansent !

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Le sage, le sorcier et le roi se sont transformés chacun en en animal, en un animal-totem, l’animal duquel ils se sentent proches, l’animal dont ils ont les mêmes pouvoir ! L’animal qui les a visités en rêve avec lequel ils ont fait un pacte. Qui est l'antilope? Qui est le singe ? Qui est l'éléphant ?

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Mais Toukam a retenu les paroles du chant magique de son père et des sorciers. Il fredonne en sortant discrètement de la forêt, en rentrant au village.

Ayo Ayo Ayo Ayo
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Alors Toukam a une idée. Il choisit un grand morceau de bois, il va voir le forgeron, celui qui fabrique les outils en métal, il demande une herminette, un outil qui te permet de creuser, comme pour fabriquer une cuillère géante. Toukam donne forme à son masque. Les oreilles, le crâne, les joues, le menton. Des trous pour la bouche, les yeux, les narines. Il travaille dur pendant plusieurs jours.

[…]

Toukam s’est transformé en serpent ! Son animal-totem c’est le serpent. C’est vrai que souvent Toukam avait observé les serpents. C’est en suivant un serpent qu’il avait trouvé comment rentrer dans la forêt sacrée. C’est agréable et nouveau d’être un serpent. On peut se faufiler partout, s’enrouler autour des troncs et branches des arbres, se laisser tomber puis filer très vite sur le sol, se cacher dans un trou dans la terre, ou entre des racines.

[…] »

Les enfants, alors ensorcelés par le conte ont continué à chanter sa mélodie dans les couloirs de l’école. C’est donc enchantés qu’ils ont commencé les ateliers d’art plastique, accompagnés par la médiatrice culturelle Lena Millerand. En coopération avec l’équipe enseignante, un véritable projet autour de l’œuvre de James Brown a pu être engagé pour chaque classe de l’établissement. Au programme : découverte des cultures africaines et rencontre avec de vrais masques venant de Côte d’Ivoire, motifs Wax, pliages et travail autour du portrait…

« L’action de la médiatrice culturelle apporte un regard nouveau, délesté des objectifs et autres carcans que les enseignants peuvent parfois avoir et qui peuvent nous enfermer. Sa présence et ses propositions permettent aussi de décentrer le regard et de pouvoir observer d’une manière différente la réaction des élèves, vis-à-vis de l’activité proposée, des interactions entre eux, ou avec la médiatrice. »

Les petites sections ont pu réaliser une frise collective, mêlant peinture mais aussi moulage de masques décoratifs en argile. Pour les moyennes sections, ce sont des masques individuels qui ont été fabriqués : masques-animaux, masques émotions… Chaque enfant a pu parader avec sa création !

Les plus grands quant à eux, ont aussi réalisé des masques décoratifs. Une classe a notamment travaillé sur le portrait et les formes géométriques, créant un lien entre le travail de Picasso et celui de James Brown, une autre s’est adonnée à recréer des motifs africains… Finalement, tous ont pu s’approprier l’œuvre de James Brown à travers une création plastique personnelle.

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