Blaise DRUMMOND It's so hard to be a Saint in the city (n°2)

Notice de l'œuvre

Depuis le début des années 2000, Blaise Drummond s’est rendu célèbre par des compositions de grand format, où sont méticuleusement disposés, à la surface de la toile laissée blanche, sujets architecturaux et éléments botaniques. Renouvelant le genre du paysage par ce qui s’apparente à des « versions annotées de la nature », l’artiste explore les relations contradictoires qu’entretient l’homme avec son milieu naturel : à l’attrait qu’il lui inspire se mêle une forme de peur, voire de répulsion face à sa démesure. Dans It’s Hard to be a Saint in the City n°2, la nature est évoquée par quelques fleurs et brindilles minutieusement peintes sur la toile blanche comme à la surface d’un herbier. L’effet illusionniste se dissipe cependant lorsque le spectateur s’approche pour découvrir une collection d’un autre genre : rebuts de la société de consommation, des emballages de confiseries et des papiers aluminiums ont été collectés par l’artiste, découpés et soigneusement agencés pour former tantôt les pétales, tantôt les feuilles de ces plantes hybrides. Des échantillons de papiers millimétrés complètent l’ensemble et renvoient au désir de mise en ordre de la nature, qui animait aussi bien le projet moderniste et sa grille orthogonale, que les tentatives contemporaines de modélisation mathématique du végétal. Entre naturel et factice, cet étrange herbier témoigne des relations complexes qu’entretient la civilisation humaine avec son environnement naturel.