Une œuvre à l'école - 13e

Duncan Wylie au collège Elsa Triolet

02 août 2019

Le 6 juin, l'artiste Duncan Wylie est venu rencontrer trois classes du collège Elsa Triolet où son œuvre Slasher - Baobab est exposée. Avec beaucoup de pédagogie et une grande clarté, l'artiste zimbabwéen explique aux élèves, très à l'écoute, sa démarche et leur transmet sa passion pour la peinture.

Production des élèves

Production des élèves

Ville de Paris

« La peinture est un voyage. Elle est comme une histoire, une idée qui t'amène quelque part. »

Duncan Wylie, artiste

Revenant sur la différence entre abstraction et figuration, Duncan Wylie explique qu'il travaille, pour toutes ses peintures, par couches successives, gardant toujours la trace de ce qui est en-dessous. Accordant beaucoup d’importance à la composition, l’artiste assemble pour chaque tableau plusieurs images prises par lui, ses proches, ou récupérés sur Internet ou dans des magazines. Il les colle manuellement ou à l’aide du logiciel Photoshop, puis peint l’image réalisée sur des toiles, souvent de grand format. Ses tableaux sont toujours des assemblages de plusieurs images et renvoient au monde actuel, submergé par les images, et à son instabilité. L'artiste explique d'ailleurs aux élèves qu'il est important pour lui de dialoguer par ses œuvres avec le monde. Par l'accumulation d'images, il souhaite également donner à ses tableaux la notion de temps.

Duncan Wylie montre aux élèves des reproductions de ses premiers tableaux, compositions complexes d’architectures et de constructions chaotiques en ruine. Depuis 2012, il introduit des figures humaines qui se confondent aux paysages urbains. Ces funambules et skaters font partie d'une série intitulée "Slasher". Ce terme, inventé par une journaliste new-yorkaise, renvoie au "/"du clavier d'ordinateur et incarne une génération de trentenaires aux identités plurielles qui multiplient les métiers et les centres d'intérêt par goût mais aussi par nécessité économique. Slasher - Baobab représente un skater faisant le poirier, qui semble comme suspendu dans l'espace. Sa silhouette en équilibre se confond à la ville en arrière-plan. Elle s'intègre au fond du tableau par les différentes couches de glacis qui le composent. Ainsi, le corps du personnage est constitué des éléments qui l'entourent (bâtiments, bribes architecturales).

Soucieux de donner une image globale de son métier d’artiste, Duncan Wylie montre aux enfants des photos de son atelier, de ses pinceaux, de sa palette. A la question "Avez-vous mélangé plusieurs couleurs ?", l'artiste explique qu'il passe plus de temps à mélanger des couleurs sur sa palette qu'à peindre. Cependant, aujourd'hui sa technique a évolué, il mélange directement les couleurs sur la toile. Il utilise de la peinture à l'huile, plutôt que de l'acrylique, car elle présente plus de variétés de couleurs.

Duncan Wylie présente ses travaux Ville de Paris

Après sa présentation, l'artiste découvre, avec intérêt, les productions des collégiens réalisées autour de son travail. Les élèves ont travaillé la couleur et la superposition. Tous ces travaux ont été présentés lors de l'exposition "Palimpseste" le 11 juin au collège.

L'artiste découvrant les productions des élèves Ville de Paris
Les affiches de l'exposition réalisées par les élèves Ville de Paris
L'exposition "Palimpseste". A droite, Slasher - Baobab de Duncan Wylie Ville de Paris © Adagp, Paris

Les actualités en lien