À la recherche des œuvres de la collection municipale

Qu'est-ce que le récolement ?

Le récolement consiste à vérifier sur place, à partir des inventaires, la localisation d’un bien, son état, son marquage, et la conformité de son inscription à l’inventaire du Fonds d’art contemporain.

En d’autres termes, le récolement est une opération de recherches et d’inspection des œuvres qui permet de mieux connaître l’histoire des collections et d’assurer leur préservation.

Que faisons-nous ?

Au sein du Fonds d’art contemporain – Paris Collections, la mission récolement accomplit une action auprès des dépositaires afin de vérifier la localisation exacte et l’état des œuvres qui appartiennent au Fonds.

Les biens sont identifiés, localisés et un constat détaillé de leur état de conservation est rédigé.

Le Fonds détient environ 23 400 œuvres acquises depuis 1816 jusqu’à aujourd’hui, dont environ 8 400 sont en dépôt dans plus de 600 lieux parisiens. En effet, pendant plusieurs décennies, les collections ont fait l’objet de nombreux dépôts dans des locaux administratifs, pour décorer l’Hôtel de Ville, les mairies d’arrondissement et les bureaux de l’administration.

Au fil du temps, ces dépôts de longue durée ont accru les risques pour les œuvres avec deux conséquences directes : une détérioration importante pour les œuvres conservées dans des environnements peu adaptés (par exemple derrière une porte, à côté du chauffage, au-dessus d’un point de restauration, dans une cave…) ou, dans certains cas, leur perte.

Dans ces circonstances, le récolement se révèle une opération essentielle pour garantir la connaissance des œuvres en dépôt et s’assurer de leur sécurité et leur protection au fil du temps.

Quelles sont les étapes du récolement ?

Première phase : les recherches documentaires.

En premier lieu,  des recherches détaillées sont effectuées grâce à la base de données et à la documentation papier à disposition, puis l'équipe récolement dresse la liste des œuvres en dépôt sur le site à récoler et prend enfin contact avec la mairie d’arrondissement ou le service dépositaire.

Deuxième phase : le récolement.

Une fois sur place, la mission s’accomplit en étroite collaboration avec le ou la responsable du site.  Il ou elle favorise l’accès aux différents espaces aux agents de récolement et fait le lien avec les occupants des locaux.

La mission permettra de retrouver des œuvres présentes sur la liste, de constater leur absence ou encore de retrouver des œuvres considérées perdues depuis des années.

Cette opération de récolement permet d’ouvrir une communication et de consolider les liens avec les partenaires dépositaires.

Troisième phase : le post-récolement.

Selon l’état du bien (bon, moyen, mauvais), la mission récolement peut préconiser un retour dans ses réserves pour certaines œuvres considérées comme « fragiles » ou détériorées par le temps et de mauvaises conditions de conservation. Les œuvres qui rentreront en réserve seront alors soumises à nettoyage et/ou restauration.

Des opérations de valorisation de ces œuvres comme leur numérisation ou des recherches plus approfondies sur leur histoire pourront être engagées.

À la suite de l’opération de récolement, les œuvres qui n’ont pas été trouvées feront l’objet d’un dépôt de plainte contre X pour perte ou vol au nom de la municipalité parisienne.

Et après ?

Une fois les opérations de post-récolement terminées, ce sera l’occasion pour les équipes du Fonds de se concentrer sur d’autres missions de diffusion des œuvres, auprès d’un public plus large.

Grâce à des prises de vues de grande qualité, le public ou les chercheurs auront la possibilité d’accéder à des notices d’œuvres complètes en ligne, à travers la plateforme Navigart. Certaines œuvres retrouvées pourront être montrées au sein des programmes de diffusion et médiation mise en place par la Direction des Affaires Culturelles comme Une œuvre en partage et Une œuvre à l'école. D’autres œuvres pourront être sollicitées pour des expositions en France ou à l’étranger.

C’est le cas par exemple de l’œuvre d’Henri Lebasque, Femme dans un intérieur, fenêtre ouverte (avant 1937) qui a été retrouvée lors du récolement de l’ancienne cité administrative Morland (4ème), et qui aujourd’hui est exposé à l’Hôpital Lariboisière dans le cadre du programme de médiation Une œuvre en partage. Le récolement permet aussi de retrouver des œuvres d’importante valeur patrimoniale. Lors du récolement de l’Hôtel de ville en 2022, la mission a retrouvé un dessin sur toile de l’artiste Pierre Puvis de Chavannes, précurseur du symbolisme au XIXe siècle. Le dessin était tâché et son rapatriement en réserve a permis sa restauration et l’installation d’un verre de protection en vue de prêts pour de futures expositions.

Pierre PUVIS DE CHAVANNES

Hommage de Victor Hugo à la Ville de Paris, esquisse

s.d. - Peinture

Henri LEBASQUE

Femme dans un intérieur, fenêtre ouverte

1937 - Peinture

Enfin, à l’occasion de sa fermeture en 2023, le récolement d’une bibliothèque a permis à l’équipe de retrouver une série de photographies de l’artiste Bill Fontana, pionnier de l’art sonore dans les années 1970. Les photographies étaient stockées derrière une armoire. La redécouverte de ces images a été l’occasion de nouvelles recherches sur la présence des œuvres de cet artiste dans la collection, et a inspiré Jeanne Jousselin, chargée de récolement, pour la Minute Collection #07.