Gaëlle CHOISNE Stèle (Port-au-Prince, Haïti)

Notice de l'œuvre

Gaëlle Choisne est diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en 2013. Sa pratique artistique, qui associe à un travail documentaire – photographique et vidéo –, l’usage de matériaux bruts, questionne les enjeux socio-politiques liés à la surexploitation des ressources naturelles et à l’histoire coloniale. D’origine franco-haïtienne, l’artiste mêle traditions orales, mythes créoles ou culture populaire dans des installations qui renvoient aussi bien à l’histoire d’Haïti qu’à son propre récit familial. Stèle (Port-au-Prince, Haïti) représente des éléments d’un édifice néo-grec, vestiges de l’histoire coloniale, détruit par le passage de l’ouragan qui a ravagé l’île d’Haïti en 2010. À la fonction mémorielle de la stèle, s’oppose la technique employée : imprimée en sérigraphie sur une plaque de béton mêlé de sel, l’image a vocation à s’altérer sous l’effet de l’iode. Choisi autant pour ses vertus rituelles – purifier les énergies négatives – que pour ses propriétés destructrices, le sel agit ici comme un révélateur du rapport ambivalent qu’entretient la société haïtienne avec la catastrophe naturelle qui l’a frappée : d’un côté, la nécessité d’en conserver le souvenir, de l’autre, la volonté de reconstruire pour en effacer les traces.