Julien AUDEBERT L'éternité par les astres - hypothèse astronomique

Notice de l'œuvre

La pratique artistique de Julien Audebert interroge les limites de la perception par un travail de manipulation des sources cinématographiques et textuelles qui ont marqué notre histoire culturelle. La notion de « révélation » est au cœur de ce processus : qu’il réduise l’ensemble d’une séquence filmique en une image signifiante ou qu’il condense la totalité d’une œuvre littéraire sur une feuille de format A4, Audebert cherche à rendre visible ce qui n’était que latent dans la disposition originelle de l’œuvre source. L’Éternité par les astres – hypothèse astronomique, s’attache ainsi à l’analyse d’un texte d’Auguste Blanqui, caractéristique du « merveilleux-scientifique » de la seconde moitié du XIXe siècle. Le déploiement du texte sur l’espace d’une seule page de format A4 rend sa lecture impossible mais donne à voir quelque chose d’inédit : sa forme « organique », sa structure. Dans la lignée du poète Stéphane Mallarmé ou de l’artiste Marcel Broodthaers (Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, 1887/1969), Julien Audebert interroge l’objet-texte et sa forme plastique : par le truchement de la photogravure (le négatif, sur lequel a été reproduit le texte, est placé entre une source lumineuse et un papier photosensible), l’artiste obtient un objet qui n’est plus le texte mais l’image du texte.