Le Fonds d'art contemporain soutient le mouvement Femme Vie Liberté

22 mars 2023

Le Fonds d'art contemporain - Paris Collections, tout comme 40 autres institutions culturelles en France, expose dans ces locaux des affiches réalisées par des graphistes Iranien.ne.s. Cette opération, à l’initiative des commissaires d'exposition Odile Burluraux du musée d'Art moderne de Paris et et Hugo Vitrani du Palais de Tokyo, a pour but de donner de la visibilité et du soutien aux mouvements sociaux actuels en Iran. Elle est aussi une belle occasion pour (re)découvrir les œuvres de l'artiste Iranienne Melika Shafahi présentes dans nos collections.

Les affiches exposées dans le hall des locaux du Fonds d'art contemporain - Paris Collections

Les affiches exposées dans le hall des locaux du Fonds d'art contemporain - Paris Collections

Communiqué de presse

#ZanZendegiAzadi, #FemmeVieLiberté, depuis cinq mois ces mots sont synonymes de lutte et d’espoir pour les Iraniennes et Iraniens qui se battent pour leur liberté et pour leurs droits, au prix de leur vie et de celle de leurs proches.

La mort de Mahsa Amini, jeune femme kurde tuée par la police des mœurs le 16 septembre 2022, a déclenché un mouvement de protestation qui s’est emparé de toutes les villes d’Iran. Nombre de femmes iraniennes sont descendues dans la rue, soutenues par les hommes pour crier leur colère face au régime et à la loi instaurée depuis la révolution islamique de 1979. Toutes et tous réclament plus de libertés, notamment la fin du port du voile obligatoire, et des changements profonds dans le pays. Le régime iranien répond par la violence, la répression, la torture et inflige aux personnes arrêtées de lourdes peines, menant parfois à la condamnation à mort. Depuis le début des émeutes, les galeries, les centres d’art, les fondations, et les théâtres sont à l’arrêt, refusant de normaliser la situation. En écho, les artistes iraniens et internationaux et notamment les graphistes, soutiennent et documentent ce mouvement révolutionnaire par la création d’images, d’affiches, de vidéos d’animation ou de pochoirs. Puisant dans la culture iconographique iranienne et le langage visuel international (telle que les images de luttes de Cuba, Mai 68...), ces artistes mêlent la calligraphie perse, le graphisme et les codes visuels contemporains pour porter en images sur les réseaux sociaux la voix de celles et ceux qui risquent leur vie au quotidien en Iran.

En affichant et en diffusant ces posters, les institutions et structures culturelles donnent une visibilité aux images de ce combat et réaffirment leur soutien aux Iraniennes et aux Iraniens face à la répression, ainsi que leur attachement aux valeurs d’émancipation et de liberté. La programmation des établissements partenaires est consultable sur leur site internet.

L'équipe du Fonds d'art contemporain accroche les affiches dans le hall de ses locaux, fréquenté par plusieurs services de la Ville de Paris

Découvrir une artiste Iranienne de la collection

En 2021, le Fonds d'art contemporain a acquis 3 photographies de l'artiste d'origine Iranienne Melika Shafahi. Diplômée de l’Université d’art de Téhéran et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, Melika Shafahi est une photographe qui s’intéresse à la mixité socioculturelle et aux rapports entre individus et territoires.

Pour sa série Rapproche / Closer, l’artiste a passé plusieurs mois à La Friche la Belle de Mai à Marseille. Après avoir sympathisé avec des jeunes qui fréquentent les lieux, elle les met en scène avec des accessoires qu’elle a choisis. L’artiste met en évidence comment ces jeunes ont déjà assimilé les codes de mise en scène et de représentation de soi pour aboutir à une image publique.

Pensées comme des affiches, ces œuvres sont sous la forme d'un fichier numérique à imprimer puis coller à chaque activation. L'artiste souhaite que les images vivent sur les murs, elles peuvent être déchirées et renouvelées à l’infini.

Actuellement, les photographies de Melika Shafahi sont visibles dans les cours des écoles élémentaires Tourtille (20e) et Charles Hermite (18e) dans le cadre du programme Une œuvre à l'école.